Napoléon Bonaparte – Le fardeau de l’héritage

8,50

Napoléon est de retour, au cinéma, dans les paillettes d’un «biopic» de luxe fabriqué par un cinéaste qui, de toute évidence, n’a pas compris grand-chose à son sujet. L’épopée napoléonienne reprend donc de l’actualité, deux ans après la célébration du bicentenaire, le jubilé pesant d’un héros dont l’héritage doit être recueilli après bénéfice d’inventaire. On ne saurait toutefois expédier Napoléon Ier avec la caricature de «Buonaparte » ou de «l’Ogre de Corse». À la différence de de Gaulle, Napoléon n’a pas déshonoré l’histoire de France. Il a certes profondément bouleversé le pays, il l’a meurtri, affaibli, politiquement, économiquement, il y a consolidé la Révolution, expérimenté l’étatisme, mais sa gloire militaire sans précédent a conduit une demi-douzaine d’armées étrangères à occuper Paris ce que la France capétienne n’avait jamais connu. Bien plus, il a plongé l’Europe dans un chaos, préfigurant les grandes catastrophes du XXe siècle. Malgré cela, son règne ne fut pas indigne. La légende doit toutefois être profondément redressée, sans tomber dans un «wokisme» qui fait de Bonaparte un misogyne, un homophobe, un esclavagiste, un antisémite, un précurseur d’Hitler, mais en replaçant l’héritage impérial, celui du Code civil, des préfets, du Concordat, de l’Université, de la gloire militaire, de la géopolitique, dans le temps long de l’histoire qui fait d’une grandiose épopée une mortelle chimère, et, en fin de compte, un héritage au passif désastreux.

Achetez maintenant Lire la suite