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Béchir Gemayel (1947-1982) est né le 10 novembre 1947 d’une famille libanaise respectée et imprégnée de culture française, dans un pays que l’on surnomme alors « la Suisse du Moyen-Orient». Depuis Saint Louis, la France a toujours protégé les chrétiens du Liban. Seules des politiques étrangères contemporaines ont terni cette tradition. Majoritaires dans le pays, ils constituent l’une des plus anciennes chrétientés orientales. Au fil des siècles, ils ont su préserver leur liberté face à l’expansionnisme, sans cesse renaissant, de l’islam avec son lot de massacres et de dhimmitude. À l’issue d’une scolarité laborieuse, suivie d’études de droit et de sciences politiques réussies, Béchir Gemayel devient avocat. Ce métier, il ne l’exercera guère. Très vite, son goût pour l’action et son charisme font de lui un meneur de premier plan dans la guerre qui s’engage, en 1975, pour la survie du Liban, face aux milices palestiniennes et à l’armée syrienne. Chef militaire des Phalanges libanaises puis des Forces libanaises, Béchir Gemayel est animé d’une foi profonde et d’un discernement hors du commun. Pour l’Occident, aujourd’hui confronté au phénomène islamiste, ses avertissements résonnent douloureusement. Sa mort dans un attentat, le 14 septembre 1982, alors qu’il vient d’être élu président de la République, brise l’élan de la résistance chrétienne, mais son épopée continue d’alimenter l’es- pérance d’un Liban qui ne veut pas mourir. «En 1975, il a été dit qu’il suffisait de cinq Palestiniens pour nous jeter à la mer. Nous n’avons pas eu un réflexe minoritaire, mais un simple réflexe de citoyens qui refusent la soumission. Nous avons refusé de vivre en gens de dhimmi.» (Entretien à L’Orient-Le Jour, 23 juin 1981)
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