L’avenir de l’auto-entreprise
Chaque jour, la France comptabilise 500 inscriptions au régime de l’auto-entreprise, dont 20 % sont assurés par Evo’Portail, premier portail d’accompagnement des auto-entrepreneurs en France. Une moyenne qui ne faiblit pas, malgré les multiples réformes qui ont pu ralentir ceux qui veulent se lancer.
La simplicité du statut d’auto-entrepreneur et les démarches de création extrêmement rapides restent donc toujours aussi attractives.
Derrière ce dynamisme, je relève une fragilisation de la situation des auto-entrepreneurs.
En effet, les modifications législatives, entrées en vigueur au 1er janvier dernier, ont été accueillies en demi-teinte, à l’image du stage de préparation à l’installation. Obligatoire dans un délai de 30 jours après leur immatriculation, pour les créateurs d’activités artisanales, il est le plus souvent jugé onéreux (250 euros en moyenne). Ce qui justifie des inscriptions en repli dans les secteurs du commerce (-18 %) et de la construction (-22 %).
Autre pierre d’achoppement, le formalisme, pourtant réputé léger. Les auto-entrepreneurs que nous prenons en charge sont, le plus souvent, confrontés à des frais de rejet de dossiers auprès des organismes parapublics.
Quant à la dématérialisation, qui sera inéluctable dans quelques mois, ils ne se sentent pas encore à l’aise avec elle.
À l’opposé, les immatriculations ont augmenté significativement en 2016, dans le domaine des transports, selon la dernière enquête de l’INSEE (+ 7 400, soit une hausse de 72 %).
De nombreuses affiliations au régime ont, en effet, été enregistrées dans le secteur des solutions ubérisées de transports à la personne.
Plus généralement, nous savons que l’ubérisation sera favorable aux auto-entrepreneurs.
Selon une enquête conduite par la Fédération des Auto-entrepreneurs sur l’ubérisation en juin 2016, un tiers des bénéficiaires du régime déclarait avoir recours aux plateformes numériques, pour être mis en relation avec les particuliers.
20 % d’entre eux précisaient alors que ces plates-formes apportaient plus de 40 % de leur chiffre d’affaires. Aussi, l’avenir des auto-entrepreneurs passera-t-il notamment par les outils digitaux.
La hausse des seuils de chiffre d’affaires fait davantage consensus auprès des populations concernées. À savoir, 82 800 euros (contre 82 200 en 2016) pour les entreprises d’achat-revente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement. Et 33 200 euros (contre 32 900 en 2016) pour les autres entreprises de services.
Cette embellie est bien accueillie, mais ne pourra aller plus loin. Il faut rappeler que les auto-entrepreneurs bénéficient de l’exonération de TVA. Par ailleurs, le statut a tout à la fois vocation à permettre d’entreprendre librement, mais aussi à être un tremplin vers le régime de droit commun (SARL, SA, SAS…).
Face à ces constats, Evo’Portail s’est invité dans la campagne présidentielle aux côtés de La Fédération des Auto-Entrepreneurs (FEDAE), en co-rédigeant un « Livre Blanc » à destination des partis politiques et des parlementaires.
Dans un contexte de développement massif de l’économie collaborative, nous avons participé à la formulation des 17 mesures nécessaires à l’avenir et l’amélioration du régime de l’auto-entreprise : simplification des démarches, protection sociale, réformes fiscales…
Un premier retour est attendu pour avril prochain.
Jénora Saboghan
Responsable du Service client d’Evo’Portail
Comments (2)
“L’autoentreprise” dévoyée permet aux gauchistes de se gargariser de la création de milliers d’entreprises. Pendant ce temps, les mêmes gauchistes détruisent les vraies entreprises : celles qui créent de la valeur, payent des impots et procurent des emplois. Mais des emplois me direz vous, c’est dépassé, surtout pour des représentants syndicaux qui fonctionnent sur du vent, mais passent à la caisse avec des avantages que même Fillon pourrait envier.
Oh oui, quel gauchiste ce Sarkozy ;-)