04Nov
Entretien avec Jacques Laurentie, auteur de Climat de peur. On peut retrouver d’autres questions de cet entretien sur le Salon beige.
Quelles autres causes du réchauffement climatique que l’origine anthropique identifiez-vous ?
La seule source énergétique en lice est le Soleil, le noyau de la Terre émet aussi de la chaleur mais dans une proportion marginale. Pour faire simple, le soleil émet des radiations qui, après divers obstacles, à commencer par le bouclier magnétique terrestre, viennent chauffer notre planète. Ensuite, selon un principe physique dit d’équilibre, la terre va émettre à son tour des radiations dans la gamme de l’infra-rouge. Ces radiations vont donc monter vers l’espace, et en chemin rencontrer l’atmosphère qui va en absorber une partie et réémettre vers le bas. Ce phénomène est appelé à tort « effet de serre » par les médias. A tort car l’effet de serre est un phénomène bien spécifique qui s’entend pour un système physiquement clos, où l’air chauffé ne peut pas s’échapper et échanger avec l’extérieur (mécanique des fluides / convection), ce qui n’est pas le cas de notre planète. Le phénomène en jeu est celui de l’absorption dans l’infra-rouge, qui diffère pour partie de l’« effet de serre ».
La température de la planète a toujours varié. Et ce, dû à de nombreux phénomènes qui interagissent entre eux, rendant leur simulation très difficile, voire impossible (en l’état de nos connaissances) si l’on voulait espérer un résultat fiable. En plus de ce phénomène d’absorption (appelé effet de serre), nous avons donc en premier chef la position relative terre / soleil, selon l’orbite terrestre, qui conditionne les saisons et le climat, connue sous le nom de cycles de Milancovitch. Nous avons ensuite les variations solaires, dont l’intensité varie selon divers cycles, de 11, 60 ou 210 ans. Puis notre bouclier le plus puissant, le champ magnétique terrestre, qui dans le cadre d’un cycle long d’inversion des pôles, a diminué son intensité d’environ 10% depuis quelques décennies. On rajoutera des phénomènes naturels, eux aussi cycliques, comme El Niño et La Niña qui vont fortement influencer la température de divers courants océaniques et dont nous ignorons le moteur. Et d’autres éléments parmi lesquels les nuages qui jouent un rôle de régulation essentiel et qui sont tout bonnement écartés de toutes les simulations du GIEC. Le tout dans un ballet caractérisé mathématiquement de chaotique.
Tout cela implique que notre planète (comme de nombreuses autres dans l’univers), connaît des cycles de variation de température. Il s’agit de phénomènes naturels dont les forces en jeu sont si puissantes que l’Homme aurait toutes les peines du monde à vouloir les influencer ! Notre civilisation n’est même pas en mesure de contrôler par exemple les précipitations, je ne vois pas bien dans quelle mesure nous pourrions prétendre modifier tout le climat ! Il faut savoir que le GIEC prend comme point de départ de ses comparaisons l’année 1850, début de l’ère industrielle. Or, l’année 1850 se situe à la fin du PAG (Petit Age Glaciaire), en effet nos ancêtres ont connu durant 500 ans des conditions climatiques fraîches (en 1788 la seine est restée gelée durant 56 jours). Il n’y a donc rien d’anormal à ce qu’après une période froide, nous entrions dans un cycle chaud, avant de repartir dans quelques décennies vers un cycle plus froid.
Concernant ces histoires de réchauffement soi-disant alarmiste, permettez-moi de proposer un « petit jeu » à vos lecteurs. S’ils veulent bien, qu’ils effectuent une recherche sur le moteur Google « température standard de la terre », puis cette autre recherche « température moyenne de la terre en 2020 »… Les résultats qu’ils trouveront, renvoyés par des sites tout ce qui a de plus officiels, comme le CNRS ou l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), sont les suivants : la température standard de la terre sous notre ère est de 15°C, et la température moyenne 2020 est de 14.9°C ! Dit autrement, de 1850 à 2020, la terre s’est réchauffée pour arriver doucement à la température moyenne normale…
A partir de maintenant, cette température peut continuer à augmenter, peut être sommes nous au début d’un Optimum, ce qui serait une très bonne chose pour l’humanité. Comme ce le fut pour nos ancêtres des périodes romaines et médiévales.
E/ Vous contestez l’idée que le CO2 devienne “l’ennemi public n°1”. Pourquoi?
Comme je vous l’ai dit, ce qui a attiré en 2014 mon attention fut la focalisation sur le CO2 comme cause unique de tous nos maux ! Cela n’a, scientifiquement parlant, aucun sens.
Nous avons parlé du phénomène d’absorption dans l’infra-rouge, qui fait que notre atmosphère va bloquer des radiations thermiques qui vont être réémises vers la terre, et maintenir ainsi une certaine température. Et il s’avère que cette caractéristique d’absorption est le fait de certains gaz présents dans notre atmosphère qui sont constitués d’au moins 3 molécules, comme l’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), ou encore le méthane (CH4). Cela est dû à un phénomène de vibration moléculaire.
Or, il s’avère que chacun de ces gaz a deux propriétés qui nous intéressent. D’une part l’absorption s’effectue que sur une partie du spectre, et d’autre part, l’absorption est plus ou moins complète. Concernant le CO2, son absorption est effective pour une toute petite partie de la chaleur émise par la terre (de 14µm à 17µm environ), et son absorption est à 100%. On dit que le CO2 est saturé en absorption dans l’infra-rouge !
Comprenez que d’une part le CO2 n’intervient que sur une faible partie du spectre, et que d’autre part il ne peut pas, c’est physiquement impossible, « bloquer » plus de chaleur qu’il ne le fait déjà. Imaginez que vous ayez une vitre opaque de 5 cm d’épaisseur qui bloque complètement la lumière. Vous pourriez doublez ce vitrage, passer à 10 cm d’épaisseur, pour autant la lumière ne sera pas plus bloquée !
Sur ce sujet, il faut savoir que l’impact de la variation de CO2, qui aboutit à ce que l’on appelle la sensibilité climatique (température pour un doublement de CO2), est en réalité quelque chose de très mal définie et sur lequel pas grand monde n’est d’accord (il existe trop de variables pour arriver à une conclusion certaine). Néanmoins, diverses études (j’en donne dans mon livre) estiment qu’un doublement du taux de CO2 entraînerait une variation positive de la température de 0,1°C. Là où le GIEC sort des chiffres allant jusqu’à +6°C ! Le Pr Clauser, prix Nobel de physique 2022, et qui s’est intéressé à ces sujets, rappelle que le rôle du CO2 est tout à fait négligeable…
Naturellement le GIEC sait cela, dès lors il « joue » sur 3 tableaux pour maintenir son argumentation carbo-centrée.
Tout d’abord l’ignorance de ce sujet dans la population. Qui face aux histoires de « bilan carbone » s’est interrogé y voyant comme une incohérence ? Le GIEC se positionne ici comme un organisme qui détient la vérité absolue en n’ayant face à lui peu de personnes à même de lui porter la contradiction.
Ensuite, le GIEC met en avant un effet dit de rétroaction positive, impliquant que la petite variation potentielle dû au CO2, de 0,1°C (ou plus selon le GIEC), va avoir un effet domino ! Cette assertion a été démontée par de nombreux scientifiques, dont le Pr Linzen, probablement le meilleur météorologue vivant, qui a été pourtant membre du GIEC et un des rédacteurs du 3ème rapport, mais qui a fini par partir face aux incohérences qu’il a constaté.
Enfin, le GIEC fonde ses résultats sur « l’effet de couche ». Pour simplifier, c’est une théorie qui dit que plus vous rajoutez de CO2 dans l’atmosphère, plus « il s’empile » (couche de CO2). Et qu’à une certaine altitude, le CO2 va alors, par d’autres phénomènes que l’absorption, réémettre de la chaleur vers la terre. Sauf que comme je l’explique dans mon livre, cette théorie est fragile, et surtout contredite par les mesures… Il est amusant de relever que l’initiateur de cette théorie dans les années 1970, le Pr Syukoro Manabe prix Nobel, a eu récemment cette phrase lors d’une interview : « Les modèles de climat sont un très bon outil pour comprendre le climat, mais un très mauvais pour le prédire. » !
En conclusion, le CO2 n’a pas le rôle que certains souhaitent lui prêter, j’irai même plus loin, il est très probable que son augmentation soit positive, à travers notamment l’amélioration de la croissance des végétaux. La focalisation sur le carbone a, comme je l’explique dans le livre, des origines politiques pas scientifiques. Le « bilan carbone » est une escroquerie, tout comme l’objectif zéro carbone en 2050 qui est non seulement irréalisable, mais surtout non souhaitable ! Une escroquerie qui voit se déverser des milliards en subvention, pas perdus pour tout le monde…
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