Accord UE-Ukraine et ruine de nos paysans
Un soutien n’est pas naturellement synonyme de sacrifice. C’est pourtant ce qu’a oublié la Commission européenne lorsqu’elle a négocié le nouvel accord commercial avec l’Ukraine, en remplacement de précédents accords qui prenaient fin le 5 juin dernier.
Au nom du soutien à l’Ukraine en guerre, la Commission a considérablement augmenté les quotas de produits agricoles que l’Ukraine peut exporter en Europe, dans ce qui constitue un véritable traité de libre-échange.
Les quotas autorisés augmenteront de 583 % pour le miel, de 300 % pour les œufs, de 500 % pour le sucre, de 54 % pour le maïs ou de 30 % pour la volaille, entre autres.
Cet accord, soi-disant « équilibré », s’inscrit dans la fuite en avant idéologique d’un élargissement permanent, au mépris des équilibres économiques et de la protection de nos agriculteurs, de nos éleveurs et de nos producteurs européens.
La concurrence ukrainienne détruira rapidement de larges pans de notre agriculture.
La promesse d’un alignement progressif de l’Ukraine sur nos standards sociaux et environnementaux d’ici 2028 n’est qu’un écran de fumée : d’ici là, ce sont nos exploitations qui fermeront les unes après les autres, étranglées par une concurrence artificiellement favorisée.
Le soutien à l’effort de guerre ukrainien doit-il impliquer le sacrifice de nos agriculteurs ?
Les efforts financiers et les aménagements commerciaux ont été extrêmement importants, occasionnant l’essor des dettes européennes.
Aujourd’hui, l’effort demandé est beaucoup plus important : faut-il saigner à blanc les agriculteurs européens, et français en particulier ?
Pour le Rassemblement national, s’il est nécessaire de soutenir l’effort de guerre ukrainien, il est inconcevable de sacrifier notre souveraineté agricole et d’abandonner nos agriculteurs qui n’ont de cesse de manifester leur inquiétude.
Mathilde Androuët
Député européen
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