Assassinat de Louise et urgence pénale
Face à la photo de Louise, le cœur se serre. Son visage souriant surmonté d’un attendrissant bonnet violet ajoute au tragique de sa disparition.
Celui qui a pris sa vie, saccagé son corps, est un désœuvré, « accro » paraît-il aux jeux vidéo. Peut-être un de ces « caractères mauvais » identifiés par le philosophe américain Rawls dans « Théorie de la justice ».
S’en est-il pris à Louise pour, comme ce criminel du Gard qui avait tué une auto-stoppeuse, « voir comment cela fait » ? (voir notre article dans le n° 1336) Ce crime a en tout cas toutes les caractéristiques du crime gratuit. Il traduit un niveau de sottise que nous qualifierons d’abyssale. Et l’on ne doit pas tolérer que la sottise l’emporte dans les relations entre les personnes.
Notre justice ratiocineuse qui, depuis les années 70, a fait le pari de l’humanisation à haute dose, ce qui a conduit à une mollesse regrettable face au crime (n° 1407) saura-t-elle cette fois frapper fort ? Adepte de la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté – une fausse perpétuité en réalité –, sera-t-elle capable d’aller plus loin ? Et donner de la sorte le signal du redressement que les Français attendent ? Au Royaume-Uni, le tueur au couteau de 3 jeunes filles l’été dernier, une affaire qui a connu un retentissement européen, vient d’être puni de 52 ans de prison. À l’énoncé du verdict, l’intéressé a hurlé et a été évacué de la salle d’audience. Probable qu’il ait compris à ce moment qu’il allait entrer dans un très long hiver qui allait le détruire peu à peu et mesurer ainsi que le mal qu’il avait fait lui revenait en boomerang. Un juste retour des choses.
La peine signifiante, c’est-à-dire celle qui par sa dureté correspond à l’application appropriée du principe de proportionnalité – la peine juste, au fond, dont la perspective va, souvent, dissuader du passage à l’acte –, c’est cette notion qu’il faut rétablir. Il appartient au législateur d’arrêter d’avoir « le petit bras », face au bloc des hiérarques trop sûrs de leurs certitudes de la place Vendôme qui, depuis 50 ans, ont conduit au démissionnaire actuel de la justice avec les drames consécutifs. Il faut, par le vote d’un rehaussement sensible des peines pour crime de sang, sortir de la fausse perpétuité cultivée depuis les années 80. Une insupportable hypocrisie.
Lola, Philippine, Louise, nous ne nous résignons pas à votre disparition. Et, comme aurait dit Baudelaire, votre souvenir en nous « luit comme un ostensoir ».
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