Attal
En acceptant un débat avec Jordan Bardella, le Premier ministre a mérité de l’estime pour deux raisons : il a conféré « de par le fait » à son partenaire une envergure de premier ministrable et il a fait preuve d’un notable sens du devoir en tentant de « sauver le soldat Hayer » – une mission impossible !
Plutôt que de souligner ces deux points, la plupart des médias se sont empressés de le déclarer « gagnant ».
Pourtant, il a, la plupart du temps et sur tous les sujets, adopté le comportement standard de l’homme de gauche pris en flagrant délit de contradiction, celui de ces invertébrés marins qui, face à un prédateur, dissimulent leur fuite en brouillant l’eau par un jet d’encre.
C’est ainsi que couper la parole avant que l’interlocuteur n’ait terminé son raisonnement est traduit en « il a dominé le débat » ; changer de sujet pour ne pas répondre à une question devient « il a marqué un point » ; et asperger l’adversaire d’une avalanche de chiffres jusqu’à ce que l’on ne sache plus de quoi on parlait se transforme en « il connaît les dossiers » !
La présentation de Gabriel Attal lors de sa nomination comme « l’arme anti-Bardella » fait penser depuis ce débat à la fanfaronnade de ces officiers prussiens qui étaient venus en 1806 aiguiser les lames de leurs sabres sur les marches de l’ambassade de France à Berlin : affaire à suivre cette fois-ci non pas à Iéna mais à Strasbourg.
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