Autodéfense ?

Autodéfense ?

L’évacuation de la rave party qui s’est tenue récemment dans l’Aude a suscité une avalanche de commentaires en tout genre.

Il reste cependant assez surprenant que tous ces commentaires ou presque fassent l’impasse sur le « fait générateur » : cette rave party était un rassemblement illégal dans une zone durement touchée par les incendies de cet été.

Et, comme souvent dans notre société qui marche sur la tête, les gendarmes avaient, semble-t-il, reçu ordre de ne pas bouger et, par conséquent, de surveiller de loin un événement illégal, où, traditionnellement, la drogue circule abondamment.

On concédera que c’est déjà une conception assez originale de la mission des gendarmes.

Dans ce cas précis, l’événement se doublait d’une scandaleuse provocation aux riverains qui ont beaucoup souffert des incendies estivaux.

Avouez qu’il est pour le moins indélicat de venir faire la fête (entre nous, cette débauche de décibels sans quoi que ce soit qui se rapproche d’une mélodie musicale est une curieuse façon de « faire la fête », mais c’est un autre sujet !) sans payer, sans même demander l’autorisation, dans les champs de paysans qui ont tout perdu.

Malgré cela, la rave party s’est bel et bien tenue.

Et elle a duré jusqu’à ce que les viticulteurs locaux soient ulcérés non seulement du sans-gêne des fêtards, mais aussi de l’inertie des autorités (je rappelle qu’il n’y a pas besoin de loi pour interdire ce genre d’événements : ils sont déjà illégaux et il aurait suffi que le ministre de l’Intérieur ou le préfet de l’Aude donnent l’ordre aux gendarmes de faire respecter la loi et cette « fête » n’aurait tout simplement jamais eu lieu).

Les riverains ont débarqué sur les lieux pour en chasser les intrus et les gendarmes ont alors évacué ces derniers – qui risquaient un mauvais coup.

Toute cette histoire est révélatrice. Des jeunes sans repère s’amusent dans des conditions extrêmement contestables, sans égard pour le voisinage.

Les autorités parlent mais ne font pas grand-chose et tremblent à l’idée d’une « bavure ». Enfin, les paysans, excédés, viennent faire respecter la loi de façon musclée.

Ce dernier acte est une nouveauté. Mais point n’est besoin d’être prophète pour assurer que, si les autorités tremblent, d’autres qu’elles feront respecter les droits des citoyens. Il n’existe que deux solutions : soit les pouvoirs publics passent de la parole à l’acte, soit des milices de citoyens feront le travail que l’État se refuse à faire.

Partager cette publication

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *