Boualem Sansal
Je connais Boualem Sansal (nous appartenons à la même académie savante). Il y a quelques semaines, il nous avait fait part de son intention de finir l’année dans son village près d’Alger. Nous lui avions demandé s’il ne craignait pas pour sa sécurité. Il nous avait répondu : « Pas plus que d’habitude, mais rien ni personne ne m’empêchera d’aller chez moi en Algérie. » On connaît la suite.
Que pourrait-il se passer maintenant ? Les autorités françaises font, avec beaucoup de discrétion, quelques pressions sur les autorités algériennes, afin d’obtenir une libération rapide du prisonnier.
Nous connaissons d’avance la réponse d’Alger : « L’Algérie est un pays démocratique qui respecte la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire. C’est à la justice de statuer sur le sort de l’accusé. » Ceci dit, le procès pourrait prendre un temps plus ou moins long, selon l’humeur du pouvoir algérien. À l’issue, le verdict le plus « raisonnable » pourrait être : le citoyen algérien Boualem Sansal est condamné à une lourde peine de prison et à la déchéance de nationalité. En même temps citoyen français, il est expulsé. Tout le monde serait satisfait. L’Algérie aurait jugé un « traître » et la France devrait se satisfaire d’avoir récupéré un citoyen En attendant cet « heureux dénouement », souhaitons à notre ami de 80 ans courage et santé pour surmonter l’épreuve de longs mois de prison.
André Ronde
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