C8 : le retour de la censure

C8 : le retour de la censure

L’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a décidé d’éliminer C8 des candidats à une fréquence TNT.
Nous savions depuis longtemps que les chaînes du groupe Bolloré étaient dans le collimateur de cette autorité dite « indépendante », mais cette décision n’en constitue pas moins un coup de tonnerre.
À ma connaissance, c’est la première fois depuis la fin de l’ORTF, en 1974, et sans doute même depuis la Libération, qu’une autorité étatique ou para-étatique s’arroge le droit d’empêcher une chaîne privée d’émettre.
Il est tout de même assez extravagant que M. Macron ait publiquement critiqué la Pologne et la Hongrie à qui il reprochait la désignation par le pouvoir politique des responsables des chaînes publiques.
Ce qu’il fait est bien pire. Non seulement les personnes en charge du service public sont, comme en Pologne et en Hongrie, désignées par le pouvoir politique, mais, en outre, ce dernier s’autorise à censurer les chaînes privées !
Bravo pour le sacro-saint pluralisme !
On pouvait reprocher bien des choses à C8 – et, personnellement, ce que j’en ai vu me semblait passablement vulgaire. Mais la plupart des chaînes de télévision ne sont-elles pas aussi vulgaires ?
Que ce soit ou non le fond de la condamnation de C8 par l’Arcom, je vois mal comment on peut l’interpréter autrement qu’ainsi : le groupe Bolloré mettait en péril le monopole de la gauche sur l’audiovisuel et il a été sanctionné pour cela.
En d’autres termes, au nom du pluralisme, principale justification de sa mission, l’Arcom réduit encore davantage … le pluralisme dans les médias !
Espérons que cette sanction éveille enfin les esprits.
Car ce qui est inadmissible, c’est qu’une sentence de mort contre une entreprise puisse être rendue par une autorité dite « indépendante » (mais, en réalité, directement sous l’autorité du pouvoir politique), sans passer par la moindre décision de justice.
Non seulement il serait opportun de privatiser le service public de l’audiovisuel, temple du gauchisme le plus militant financé par nos impôts pour nous insulter à longueur de journée, mais il serait normal de supprimer l’Arcom qui apparaît ainsi pour le bras armé de la gauche et de la Macronie faisant taire, sans débat contradictoire, une des rares voix « dissidentes » dans les médias français.

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