Ce que l’Algérie doit à la France
En ce moment, je reçois de nombreuses questions d’amis qui sont étonnés des relations franco-algériennes.
Je réponds qu’il n’y a rien d’étonnant car cela dure depuis 63 ans. La France a toujours donné, a toujours été en repentance, et n’a jamais montré sa fermeté.
En mars 1962, les accords d’Évian prévoyaient un cessez-le-feu. Cela n’a pas empêché l’assassinat et l’enlèvement de centaines d’Européens et de harkis, sans que la France bouge.
Après avoir militairement gagné la guerre, la France a donné 3 départements et 1 541 communes et l’Algérie était une province suréquipée par rapport à la métropole.
La France a privé les opposants au référendum d’autodétermination de leur droit d’expression. Le 26 mars 1962 : fusillade des manifestants Européens (26 morts, 200 blessés). Le 5 juillet, massacre à Oran sans que l’armée française défende ses compatriotes
L’indépendance n’a pas empêché la France d’achever les travaux du plan quinquennal en cours.
Et rappelons-nous Gaston Defferre qui disait des harkis et des pieds-noirs : « Qu’ils aillent se réadapter ailleurs ! »
La France a, par ailleurs, signé les accords de 1968 qui confèrent un statut particulier aux Algériens : pas de carte de séjour en France mais des « certificats de résidence ».
De plus, le président français a déclaré que la colonisation (le terme même est erroné car, en 1830, l’Algérie n’existait pas) avait commis des « actes de barbarie et un crime contre l’humanité » – alors que le bilan de la présence française a été plus qu’honorable :
– Éducation : des centaines d’écoles primaires, dont 600 dans les SAS, 25 lycées, 24 collèges, 1 université (5 000 étudiants), 8 écoles normales, 1 500 professeurs.
Écoles primaires en 1961: 109 300 enfants européens scolarisés, 735 000 enfants arabo-berbères scolarisés.
– Santé : capacité hôpitaux: 4 000 lits en 1871, 5 000 en 1913, 24 000 en 1953 et 48 000 en 1961 (comprenant 1 hôpital de 2000 lits, 2 de 1 000 lits et 9 cliniques privées), un Institut Pasteur à Alger.
En 1954, l’Algérie comptait un médecin pour 3 700 habitants, résultat honorable.
– Agriculture (chiffres 1 950):
13 000 000 ha cultivés, dont 75 % appartenant aux Arabo-Berbères, 200 000 ha irrigués par des barrages. Un Institut agricole et 5 écoles dans le pays.
– Aménagement du territoire et industrie:
– 54,000 km de routes nationales et départementales, 24 000 km de pistes sahariennes, 34 routes nationales. 4 420 km de voies ferrées,
– 23 ports aménagés (Alger: 4 000 000 de tonnes de fret et 450 000 passagers par an).
– 3 grands aéroports, 1 000 000 de voyageurs., 1 compagnie aérienne, Air Algérie, créée en 1945.
– 6 câbles sous-marins. 2 câbles souterrains au Sahara. 4 voies radioélectriques, 15 centraux téléphoniques, 120 000 postes téléphoniques, 818 bureaux de 600 agences ou annexes postales.
– Métallurgie : Environ 3 000 établissements, 25 000 salariés.
– Bâtiment: 3 cimenteries et 43 briqueteries.
– Dans les années 50, création de l’office HBM (Habitations à Bon Marché) il s’est construit 50 000 à 60 000 logements urbains et 80 000 à 90 000 logements ruraux.
– À la veille de l’indépendance, le pays possédait 274 stades.
– Il y avait 11 compagnies d’électricité en Algérie au début du XXe siècle, 27 barrages hydroélectriques, petits, moyens et gros, certains polyvalents (irrigations des terres et alimentation d’eau de villes et villages). 21 800 km de lignes à haute tension (250 millions de kWh produits en 1940, 1 milliard en 1961).
– Pour terminer, le plus beau fleuron de l’Algérie française reste la découverte et la mise en valeur des hydrocarbures au Sahara (en 1959, la production de pétrole était de 1 200 000 tonnes et 9 000 000 en 1962).
La France a construit le premier pipeline vers la mer, trouvé du gaz naturel et construit un gazoduc, Deux raffineries et une usine de liquéfaction de gaz.
Cependant, après 63 ans de repentance, il semble impossible de reprendre l’ascendant, d’autant que la politique algérienne doit être revendicative envers la France pour s’imposer politiquement.
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