Cérémonie d’ouverture des JO : le contribuable n’a pas à financer les élucubrations du politiquement correct « woke »

Cérémonie d’ouverture des JO : le contribuable n’a pas à financer les élucubrations du politiquement correct « woke »

« Époustouflant », titre Le Parisien du 27 juillet 2024, à propos de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui s’est tenue la veille au soir. Elle fut, nous dit encore le même journal, « un hommage à la culture française dans sa plus grande diversité », « un kaléidoscope éblouissant de la culture française, mêlant tradition et modernité » (Pierre Chausse, directeur délégué des rédactions)… « Magique ! », titre pour sa part Le Monde du 28 et 29 juillet, qui nous explique qu’« en douze tableaux saturés de clins d’œil et de références, le metteur en scène Thomas Jolly a déroulé un récit très actuel, hommage à la diversité assis sur une vision pluraliste de l’histoire »… Mais l’histoire n’a pas à obéir à une quelconque « vision », qu’elle soit « pluraliste », « inclusive », « féministe », que sais-je encore ? L’histoire doit d’abord être de l’histoire, c’est-à-dire qu’elle doit s’attacher à établir les faits avec exactitude et les interpréter avec justesse. Qui plus est, ce n’est pas au contribuable, dont on n’a d’ailleurs pas demandé l’avis, de financer pareilles entreprises de relecture idéologique de l’histoire : libre aux tenants d’une histoire « politiquement correcte » de mener leurs recherches dans cette direction s’ils le souhaitent, mais ils n’ont pas à faire porter sur les épaules des contribuables (déjà mis à rude épreuve dans notre pays…) le coût (que l’on aimerait d’ailleurs connaître exactement) des édifiantes mises en scène que l’on nous a infligées durant cette cérémonie.

De quelques « temps forts » de la cérémonie d’ouverture…

Le « festif » était bel et bien au rendez-vous le vendredi 26 juillet dernier lors de la cérémonie d’ouverture des JO. On se plaît à cet égard à se demander ce que le regretté Philippe Muray aurait pensé de ce nouvel exploit de l’ « homo festivus », qui continue manifestement de fort bien se porter. Selon un sondage, plus de 85% des Français auraient plébiscité ladite cérémonie. Et à en croire la gauche bien-pensante et vindicative (médias et politiques inclus), seuls quelques « grincheux » ou « rabat-joie » – qu’elle s’est d’ailleurs empressée, comme on pouvait s’y attendre, d’extrême-droitiser – auraient refusé de participer au sens de cette belle fête collective prétendument « généreuse » et « solidaire ».

Rappelons-en ici quelques moments particulièrement marquants :

  • Une Aya Nakamura en robe à plumes dorées sur le pont des Arts (que certains appellent désormais le « pont d’Aya »…), sortant de l’Académie française, et faisant improbablement danser la Garde républicaine sur une interprétation de son titre « Djadja ». Un salmigondis langagier dans lequel les sociologues et les linguistes de service verront bien sûr à n’en pas douter une preuve éclatante de la vitalité de la langue française à notre époque ;
  • Un Philippe Katerine apparu quasiment dans le plus simple appareil dans une version Schtroumpf de Dionysos (quel art !), cependant que la Cène de Léonard de Vinci était « revisitée » en tableau vivant où des drag-queens prenaient place autour de la DJ activiste LGBTQ+ Leslie Barbara Butch, coiffée d’une auréole dorée. (S’en prendre au christianisme et à Jésus en 2024, quel trait de bravoure inouï !) Les critiques, émanant notamment de l’Église, ne se sont pas fait attendre. Mais les concepteurs de la cérémonie avaient probablement prévu la parade, affirmant que cette mise en scène évoquait en réalité… une scène païenne, Le Festin des Dieux, tableau dû au peintre nordique Jan van Bijlert et conservé au musée Magnin de Dijon. À l’appui de cette dernière version, Philippe Katerine nous fait d’ailleurs part d’un scoop : « Lors des premiers JO en Grèce, les athlètes étaient nus selon les représentations de l’époque sur les gravures et les vases » (Parisien, 27 juillet 2024)… Quelle heureuse découverte, dont on peine néanmoins à croire qu’elle suffira à nous persuader de l’hypothétique qualité esthétique de la mise en scène…
  • Les « hybridations culturelles » les plus improbables furent elles aussi de la partie : sur le balcon de la Conciergerie, ponctué d’images d’une Marie-Antoinette décapitée tenant sa tête dans ses mains à la manière de saint Denis, nous avons eu droit au groupe français Gojira livrant une version metal du chant révolutionnaire « Ah ! Ça ira »… avant de voir la chanteuse lyrique franco-suisse Marina Viotti traverser la Seine en bateau pour interpréter la habanera de Carmen de Bizet… Est-ce l’historien au Collège de France Patrick Boucheron qui a eu ces brillantes idées ? À travers cette cérémonie d’ouverture, a-t-il en tout cas déclaré avec aplomb, « on a restauré une fierté pour ce pays (sic), pas pour son identité, mais pour son projet politique : aller de l’avant, avec une Histoire en mouvement »… Curieuse conception, soit dit en passant, de ce que sont censés être l’histoire et le rôle de l’historien selon Patrick Boucheron…

Combien ce manifeste grand-guignolesque du wokisme va-t-il coûter au contribuable ?

En fait, cette cérémonie d’ouverture des JO a fonctionné comme une immense caisse de résonnance de la bien-pensance indigéniste, inclusive et diversitaire actuellement à la mode, notamment dans les milieux universitaires. Dans un entretien paru dans Les Échos du 26 juillet 2024, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, Thomas Jolly, a d’ailleurs déclaré : « Je souhaite que ces Jeux portent un message de diversité, de réconciliation (sic) et que chacun s’y sente représenté » (je souligne). Le 27 juillet, le même Thomas Jolly abonde dans le même sens en écrivant sur son compte X (ex-Twitter) : « Hier soir, c’était des idées républicaines, d’inclusion, de bienveillance (sic), de générosité (re-sic) et de solidarité » (je souligne). Du reste, avant que la cérémonie d’ouverture n’eût lieu, l’équipe artistique avait d’ailleurs dit au journal Le Monde : nous ne voulons « surtout pas une histoire virile (sic), héroïsée, providentielle. On veut le désordre, et que tout s’entremêle »… On peut donc dire sans exagération je crois que l’objectif poursuivi a été assez largement atteint.

 Au milieu du déluge de discours laudateurs entourant la tenue de cette cérémonie d’ouverture, pourtant aussi vulgaire que grandguignolesque dans son ensemble, surnagent fort heureusement quelques lucides commentaires : « Spectacle grotesque, déclare Alain Finkielkraut dans un entretien au Figaro, qui des drag queens à Imagine et de la célébration de la sonorité à la décapitation de Marie-Antoinette (…) déroulait pieusement tous les stéréotypes de l’époque ». « Le génie français brillait par son absence », ajoute-t-il, avant de déclarer : « La beauté n’existe plus. L’heure est à la lutte contre toutes les discriminations ».

« Thomas Jolly et Patrick Boucheron, poursuit Alain Finkielkraut, s’applaudissent de leur audace transgressive alors qu’ils sont les serviteurs zélés de la doxa. La nation résolument tournée vers l’avenir confie à des historiens le soin de dilapider son héritage. Le Collège de France a été longtemps un haut lieu de la pensée libre, c’est devenu le bastion de l’idéologie ».

Philippe de Villiers a par ailleurs eu raison de parler dans le JDD, à propos de la sordide évocation de Marie-Antoinette envoyée à la guillotine, d’une soirée où « le vindicatif se mêlait au festif ». Quant à Michel Onfray, qu’à titre personnel je ne me prive pas de critiquer pour ses prises de position souvent sommairement anticapitalistes, il dit lui aussi vrai lorsqu’il écrit dans le même numéro du JDD : « Le défilé de la cérémonie (d’ouverture des JO) fut un manifeste wokiste exhibé en mondovision ». Et Michel Onfray d’ajouter avec raison : « Avec l’aide du Collège de France, Macron a réalisé le rêve mélenchoniste appuyé par la gauche culturelle : célébrer l’Homme nouveau, déconstruit, pour une ‘France nouvelle’, métissée, cosmopolite, LGBTQ+, etc. ». C’était d’ailleurs le propos d’Ivan Rioufol, qui disait il y a déjà quelques mois que « ces JO ont été conçus pour représenter la ‘nouvelle France’, la nouvelle France des cités, des banlieues, la France de la diversité ».

Une autre question nous inquiète d’autant plus qu’elle semble être assez largement passée sous silence dans un certain nombre de médias : celle du coût d’une telle cérémonie et de l’identité des payeurs. On se demande si cette question a préoccupé Thomas Jolly autant qu’elle aurait dû le faire, lequel a déclaré à ce propos (Les Échos, 26 juillet 2024) : « Le cahier des charges est public privé et j’en ai été le dépositaire. Il y avait des éléments de visibilité des partenaires à intégrer (sic), mais cela ne m’a pas très contraint artistiquement. Je n’ai pas eu à négocier durement mes choix »… Il faut que le décompte exact des frais occasionnés par la conception et l’organisation de cette cérémonie soit établi et que le contribuable sache précisément ce que ce pompeux, extravagant, voire douteux manifeste imposé du wokisme lui en a coûté.

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Comments (1)

  • Kevin et Matéo Répondre

    Dans l’énumération des reproches, il ne faudrait pas oublier la dinguerie voulue par Hidalgo – au prix de 1.4 milliard d’euros- de rendre la Seine limpide et “saine”, en vue de permettre à la mégère (celle qui ne pisse pas froid) d’aller se rincer le fion dans le dit fleuve. Après quoi des nageurs ont choppé la tourista au point que l’équipe belge à préféré renoncer à sa participation. Mais certains diraient, parait il, que la mairesse ne dégage plus d’odeurs suite à cette toilette exceptionnelle. Olé escherichia coli !

    PS Même si cela ne sent pas la rose, publiez quand même : en ces temps merdiques, il faut bien rire un peu.

    6 août 2024 à 23 h 56 min

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