Chronique de la décivilisation

Chronique de la décivilisation

Samedi 10 mai à l’aube, un sapeur-pompier a été violemment percuté par un barbare à Évian-les-Bains.
D’après ce que l’on sait, le criminel serait un conducteur de 19 ans, qui participait à un rodéo urbain devant la caserne où travaillait ce pompier volontaire.
Plusieurs pompiers sont sortis pour demander aux participants de ce rodéo d’arrêter.
Le ton serait monté et l’un des conducteurs aurait foncé sur la victime qui, sous la violence du choc, aurait été projetée dix mètres plus loin, retombant sur un muret.
Le conducteur serait même revenu sur ses pas pour cracher sur le malheureux et sur les collègues qui se portaient à son secours.
À l’heure où j’écris, l’infortuné soldat du feu est toujours entre la vie et la mort.
Les circonstances aggravent encore les faits : la victime est le père d’un enfant en bas âge, tandis que le criminel aurait déjà été condamné plusieurs fois pour trafic de stupéfiants (3 fois au cours de la seule année 2024 !). Son permis avait même été suspendu, le 15 avril dernier, pour conduite sous l’emprise de drogue.
Ce sinistre fait divers est pratiquement une épure de la barbarie qui gangrène notre pauvre pays et devrait être un avertissement décisif pour la caste jacassante.
Tout y est : le délinquant jamais sanctionné, qui repousse chaque jour les limites ; le rodéo urbain qui pourrit la vie des riverains – lesquels sont « priés » de regarder en silence et de laisser la chaussée aux voyous ; la haine de l’uniforme et de ceux qui représentent l’État et le service du bien commun; etc.
Bruno Retailleau a parfaitement décrit la situation : « Cette tentative d’homicide franchit toutes les limites, elle est révoltante, absolument abjecte » – avant d’évoquer la « société qui a engendré une fabrique de barbares » et d’appeler à « redonner sens à la sanction ».
Malheureusement, tout porte à croire que, dans l’état actuel de la magistrature et sous l’empire de l’idéologie soixante-huitarde, aucun acte ne suivra.
C’est certes un progrès de savoir nommer les choses sans langue de bois. Mais le ministre de l’Intérieur n’est pas un commentateur : il est en charge de la sécurité des Français.
Il est clair que le « en même temps » macronien l’entrave, mais M. Retailleau ne pourra pas longtemps rester Place Beauvau dans cette terrifiante impuissance sans devenir complice de cette décivilisation résultant du refus délibéré de toute autorité (des parents à l’État).

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