Clément Beaune et la GPA
Le ministre des Transports, Clément Beaune, semble être une caricature de technocrate macroniste.
Né d’un père rocardien, cet ancien élève de l’ENA est naturellement un européiste convaincu – il fut notamment conseiller spécial d’Emmanuel Macron sur les questions européennes à l’Élysée au cours du premier mandat de son mentor.
Ajoutons qu’il a révélé son homosexualité au journal « Têtu » et qu’il a voulu montrer que ce n’était « pas un obstacle » pour devenir ministre – il « oublie » juste de préciser que c’est plutôt, au contraire, un avantage d’être issu de l’une des « minorités » promues par la fameuse stratégie de Terra Nova.
Alors qu’Emmanuel Macron avait assuré que, pour lui, la gestation pour autrui (ou GPA, nom politiquement correct des « mères porteuses ») constituait une « ligne rouge », son ministre vient de déclarer : « Est-ce que, néanmoins, à l’avenir, il faudrait aller plus loin et légaliser la GPA ? Je le pense, oui. »
On connaît la méthode : dans le camp du « progrès », il y a les pressés et les mesurés. Les premiers ont pour mission d’imposer l’ordre du jour, les seconds, après avoir protesté que « la société n’était pas prête », sont chargés de mettre en application cet ordre du jour !
M. Beaune est un homme pressé.
M. Macron, lui, est, sur ce sujet, un homme mesuré – et l’Élysée a fait savoir qu’il avait été « irrité » par l’entretien.
Mais le sketch des fameuses « lois sociétales » est si familier que l’on comprend sans peine que les deux sont alliés objectifs. Tous deux partagent la même mythologie d’un « sens de l’histoire » qui se révélerait peu à peu grâce aux bonnes consciences de gauche – et la même vision constructiviste et contractualiste de l’homme.
Quant aux arguments de M. Beaune, ils sont eux aussi merveilleusement éculés. Il est favorable à la GPA au nom de la justice et pour éviter la sélection par l’argent (il est vrai que, si l’esclavage était remboursé par la Sécurité sociale, tout le monde pourrait en profiter !).
L’autre argument consiste à pleurer sur les enfants en souffrance. Comme si cela imposait de créer (pour les consoler ?) des enfants que l’on arracherait à leur mère à la naissance !
À nouveau, nous constatons la puissance de « l’effet cliquet » et la médiocre fiabilité des promesses de la gauche. Lors du débat sur le Pacs, les socialistes juraient leurs grands dieux qu’il n’y aurait jamais de mariage gay. On connaît la suite …
Et l’on s’étonne que la droite continue à jouer les supplétifs de cette comédie – s’opposant à toutes ces réformes avant de les graver dans le marbre !
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