Connaître Robert Schuman

Connaître Robert Schuman

Lors du cinquantenaire du Dies Natalis de Robert Schuman le Salon Beige a cru bon de publier le 7 septembre 2013 cet article issu du site de l’Action Française : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/robert-schuman-d%C3%A9mocrate-chr%C3%A9tien-et-p%C3%A8res-fondateurs-de-lue.html

Cet article est malheureusement truffé principalement d’allégations et de demi-vérités qui ont profondément blessé ceux qui ont eu la chance de rencontrer Robert Schuman ou qui ont pris la peine de connaitre sa pensée et sa vie.

Le père Cédric Burgun a rédigé de suite un excellent article qui répond aux plus graves calomnies : http://www.cedric.burgun.eu/?p=979

Je m’attache par le présent article à approfondir certains arguments afin de donner l’occasion aux lecteurs de mon site favori – le salon beige ! –  de se réjouir de la vie menée par Robert Schuman au service de l’Evangile, de la France et de l’Europe.

Ce travail a été fait aussi en collaboration avec quelques membres de l’Institut Saint Benoit Patron de l’Europe. En italique sont reportés les extraits de l’article diffamatoire.

1 . La naissance et les origines de Robert Schuman.

Effectivement Robert Schuman nait au Luxembourg (Evrange, 29 juin 1886) d’une mère luxembourgeoise et d’un père mosellan et donc allemand, suite à la défaite de la France en 1870 et de l’annexion de la Moselle et de l’Alsace par l’Allemagne. On peut penser que sa première langue est le luxembourgeois et sa seconde le français (et non pas l’allemand) dans la mesure où son père Jean-Pierre était né en Moselle lorsque celle-ci était encore française (avant 1870) et qu’il y avait combattu sous l’uniforme français pour défendre sa patrie. Sa langue paternelle est donc le Français et devait également avoir cours au domicile de la famille. RS apprit l’allemand à l’école. En tout état de cause, considérant ses remarquables allocutions, il n’est pas à douter qu’il ne tarda pas à maîtriser sa langue paternelle mieux que la moyenne des Français de souche ! Car il dispose de facultés hors du commun.  En élève travailleur, il réussit brillamment ses études au lycée et poursuit ses études de droit en Allemagne pour pouvoir revenir et travailler en 1912 sur les terres de son père mosellan qui lui avait transmis son amour de la France. Il profitera de ces études pour fréquenter assidument les cercles développant et cherchant l’application la plus judicieuse de la Doctrine Sociale de l’Eglise. Fidèle des fameux ’Katholiken Tag’ , il sera dans l’équipe d’animation du Katholiken Tag de Metz en 1912. Ces cercles de réflexion permettront à l’Allemagne de lutter notamment contre le Communisme qui avait été pourtant largement initié par un allemandRS fut appelé par l’Eglise en la personne de Mgr Benzler, évêque de Metz, à s’occuper des mouvements de jeunesse catholique. Il s’y employa avec générosité.et efficacité.

2.  Sa vie politique avant 1945

Après la première guerre mondiale, Robert Schuman accepta avec quelque réticence à s’engager dans la politique. Il fut largement élu (64,1 %) dès 1919 et fit bien plus que ‘plaider pour le maintien du concordat’ . Il était le seul des députés d’Alsace et de Moselle à disposer de la connaissance juridique en même temps qu’un excellent niveau de langue française pour contrer l’intelligentsia politique franc-maçonne française de l’époque. Il sut extraire du droit  et du système social allemand ce qui lui paraissait plus apte à servir le Bien Commun et le défendre avec habileté et conviction à l’Assemblée Parlementaire française. Il s’agit là d’une performance non seulement intellectuelle mais aussi politique exceptionnelle qui fait déjà de lui un des plus grands juristes du XXième siècle. Entre 1920 et 1945, alors que le communisme s’étendait en Europe et en France, il s’applique à défendre les œuvres sociales de l’Eglise (notamment l’enseignement et les syndicats) en faisant prévaloir que « le catholicisme n’est pas seulement une foi religieuse, c’est aussi une doctrine sociale » (RS – 24 fév.1920, Chambre des députés)…

Pourquoi donc oser avancer « que la vie politique de cet homme avant 1945 est sans relief »  alors que bien peu de parlementaires des différentes républiques ne pourraient déjà faire état d’un tel palmarès en ne considérant que cette première partie de sa vie politique ?

En 1940, il vote effectivement les pleins pouvoirs au maréchal Pétain car il veut faire confiance à ce héros de la première guerre mondiale. Il veut espérer que cet homme permettra à la France de sortir du déclin (moral, économique et démographique) qu’il avait déjà constaté dans les 20 dernières années. Son cœur de député mosellan est cependant toujours préoccupé par les hommes en âge de porter armes : ils sont menacés d’être enrôlés de force dans la Wehrmacht pour devenir des ‘malgré nous’. C’est pourquoi il accepte le poste de Sous-Secrétaire aux réfugiés dans le gouvernement Reynaud mais il en démissionne quand il constate les compromissions auxquelles conduit la politique de collaboration menée par le Maréchal Pétain et M. Laval. Il ne siégera jamais au gouvernement Laval et n’a donc jamais été Sous-Secrétaire d’Etat sous la République de Vichy. Cependant il veut continuer d’aider les Mosellans à endurer cette difficile période  Non ! Ce n’est pas « par imprudence » qu’il revient en Moselle. RS écrira au Reichsführer de la police allemande qu’il fait ce retour pour : «accomplir mon devoir de fidélité envers la France» (23.02.1941). RS veut ainsi tenter d’éviter ce désastre moral et humain de l’incorporation forcée en préparant le transfert massif de ces jeunes hommes vers la France non-occupée. Certes il a échoué mais ne tirons pas sur l’ambulance !. A l’heure où nous nous battons tant pour le fameux « droit à l’objection de conscience » pour les maires – comme nous l’avons déjà gagné à Strasbourg pour le personnel médical le 7 octobre 2010 !- , comment ne pas rendre honneur à cet utile et valeureux combat ?

Il est alors arrêté par les nazis car il refuse de servir ce régime. Celui-ci recherche effectivement des responsables politiques locaux – comme il le fit sans succès avec Léopold III en Belgique- afin de gouverner plus efficacement le pays occupé et d’en saper l’esprit de résistance.

Son refus l’amena à la prison de Metz et fut menacé d’être déporté en camp de concentration pour rébellion. Grâce à l’intervention d’une connaissance – Heinrich Welsch-,  il fut transféré à Neustadt en 1941. D’où il s’évada en 1942 pour regagner la zone libre française où il vécut dans la clandestinité le restant de la guerre. Il trouva notamment refuge dans des monastères catholiques où il put mener une vie de prière et de méditation préparant en son cœur la paix à construire après la guerre. Faut-il pour autant qualifier ces aides de ‘complicités religieuses’ ? Ce vocabulaire peut paraître pour le moins déplacé !

3. Entre 1945 et 1955 – son service de la France aux plus hautes fonctions de l’Etat.

Au lendemain de la guerre la situation de la France est bien peu reluisante : divisée entre les résistants (surtout ceux de la dernière heure !) et les ‘collabos’, gangrenée par le communisme triomphant de sa résistance (là aussi bien tardive !) , exsangue économiquement dans une Europe au ralenti. C’est dans ce contexte que Robert Schuman accepte, après avoir été lavé de tout soupçon de collaboration avec l’ennemi nazi, de servir à nouveau la politique en France. Grâce à son expérience et à son esprit de travail, il lui fut confié de hautes et difficiles responsabilités ministérielles : Finances (1947), Président du Conseil (1947-1948), affaires étrangères (1948-1952), Justice (1955).

Le premier post ministériel (Finances) lui revenait naturellement à cause de sa participation aux commissions des finances lors des législatures d’avant-guerre. Par une gestion rigoureuse, il freina efficacement l’inflation galopante et participa à l’élaboration du plan Marshall pour redémarrer l’économie française.  RS eut ensuite la plus haute fonction de l’Etat dans une période très critique de la France, marquée par les grèves insurrectionnelles de 1947 – les plus massives et violentes de la France des 65 ans de l’après-guerre – au cours desquelles la France a bien failli basculer dans le chaos et sous le joug communiste. La CGT, appuyée par le Kominform, refusait le plan Marshall qui risquait de faire de la France un satellite docile des USA. A force de patiente diplomatie et d’inflexible fermeté, il obtint une remise au travail de la France dès le 9 décembre (avec l’appui de la prière de la sainte Vierge apparue aux enfants de l’île Bouchard le 8 décembre !) alors qu’il n’avait pris ses fonctions que le 24 novembre. Quand on considère  les enjeux et les tourments extrêmes de l’Europe dans cette période on ne peut que s’étonner de cette expression bien peu élogieuse et réaliste : ‘Pendant une décennie il collectionnera les maroquins’ et comment encore oser prétendre que « Robert Schuman ne fut guère préoccupé par la médiocrité du système politique » alors qu’il y lutta âprement, servant la France avec détermination et courage dans une période très difficile de son histoire. Cette lutte fidèle en faveur de son pays me conduit à paraphraser a contrario le propos injurieux du général de Gaulle à son égard. Robert Schuman est un Français, Français des frontières certes, mais assurément Français, et même sans doute l’un des plus illustres et fidèles à l’appel de Dieu sur la France : « étendre le règne de l’Amour de Jésus dans tout l’univers » (selon la prière dictée par Jésus pour la France au frère Van précisément dans les années 50).

4. Après 1950 – la promotion de l’Europe.

Robert Schuman est certainement l’un des politiques français les plus conscients des souffrances engendrées par la guerre entre les pays d’Europe. Sa région d’origine est tampon depuis des siècles entre les différents empires et grandes nations d’Europe. Sa population fut souvent ravagée, voire même décimée, par ces luttes fratricides qui ont d’ailleurs largement handicapé la France dans son épanouissement (ces fameux  « horizons où s’était autrefois déployée la grandeur française » évoqués dans l’article diffamatoire). Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, RS est persuadé qu’il faut avant tout éviter les erreurs commises dans les négociations de l’armistice de 14-18 et d’arrimer solidement l’Allemagne ( ce « peuple férocement dynamique » , dira-t-il avec lucidité ) à l’Europe au lieu de l’humilier et de l’ostraciser. Le projet proposé par Jean Monnet lui apparait comme providentiel en tant qu’il permet un début de coopération économique durable sur 2 matériaux nécessaires à la guerre : le charbon et l’acier. Déjà ce projet avait été évoqué entre les 2 hommes en 1947-48. En 1950, RS identifie la fenêtre historique qui lui permettra de lancer ce projet.  Après en avoir informé le cabinet des ministres et obtenu un accord préalable avec le chancelier allemand Adenauer, il fait cette célèbre déclaration du 9 mai 1950, donnant le coup de départ d’une réelle communauté européenne. Cinq années seulement après la victoire « nous tendons la main à nos ennemis d’hier non simplement pour pardonner mais pour construire ensemble l’Europe de demain’ (« Pour l’Europe », P.42) Par cette déclaration et les efforts qu’il entreprit ensuite tout au long des 10 prochaines années, il contribua à faire de l’Europe une « nouvelle communauté d’Etats précédemment rivaux » (Pour l’Europe, P.43). Certes elle évolua au moins partiellement en technocratie tentaculaire et trop faiblement contrôlée par les peuples qui la composent mais qui porte la responsabilité de ces dérives ? Quels successeurs y a-t-il eu à ce vaillant combattant ? Quel homme de carrure européenne a été après lui suffisamment pétri de l’Evangile et de la Doctrine Sociale de l’Eglise pour défendre la juste subsidiarité et débusquer les nouvelles idéologies et les contrer efficacement ?

 De grands génies ont fait de tout temps des découvertes importantes qui se sont par la suite retournées contre l’humanité. L’une des dernières en date pourrait être mise sur le compte du Professeur Jérôme Lejeune. Celui-ci put établir la cause génétique (trisomie 21) du syndrome de Down. Cette découverte a permis de mieux comprendre les causes de cette maladie et faire de nombreux pas vers une thérapie. Elle donnera aussi cependant la possibilité de provoquer en France l’avortement de 96 % d’enfants affectés par cette maladie. On ne peut évidemment pas incomber la responsabilité de ce massacre au Professeur Lejeune qui fut l’un des plus fervents défenseurs de la vie mais c’est paradoxalement à cause de cette invention que les enfants porteurs de la « trisomie 21 » peuvent être aujourd’hui ‘pistés’ dans le ventre de leur mère et être tués.

Au lieu de cracher son venin sur Robert Schuman, ne devrions-nous pas regretter qu’il n’y ait pas eu d’autres personnes de la trempe de cet homme pour empêcher le projet européen de dériver et espérer encore aujourd’hui que de nouveaux hommes ou femmes politiques se lèvent pour conduire nos peuples vers la paix ?

5. Les subventions de la CIA pour les ‘européistes’

La déclassification d’archives américaines nous a rappelé que les services de renseignements américains avaient soutenu pendant la guerre froide les mouvements pro-européens. C’est notamment repris dans cet article :

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/1356047/Euro-federalists-financed-by-US-spy-chiefs.html

IL est possible que ces subventions aient eu lieu mais, comme le fait remarquer judicieusement le Père Cédric Burgun dans l’article évoqué plus haut, l’épluchage des comptes de Robert Schuman ainsi que l’analyse de son mode de vie ont très vite pu conclure que ces aides n’avaient pas donné lieu à un enrichissement personnel.

La deuxième question que l’on peut se poser : ces subventions ont-elles entamé la liberté de penser de ces “européistes” au point d’en faire des « laquais au service des USA » comme le prétendent certains.

Dans cet article également référencé par wikipédia (rubrique polémique au sujet de RS) il est aussi mentionné que Winston Churchill et bien d’autres hommes politiques d’Europe de l’Ouest avaient été également aidés par ces fonds : http://www.historia.fr/mensuel/675/la-cia-finance-la-construction-europeenne-01-03-2003-51457

Devons-nous pour autant considérer M. Winston Churchill comme un pantin à la solde de la CIA ? Quel historien un peu lucide et sérieux pourrait soutenir pareille sornette ?

La réalité est bien plus évidente. Au temps de la guerre froide les Américains ont tout entrepris pour contrebalancer l’influence de l’Union Soviétique qui finançait en Europe de l’Ouest (en France tout spécialement) les syndicats, medias et partis intoxiqués par l’idéologie communiste. Face au bloc de l’Est les Américains ont certainement favorisé la construction d’une communauté de nations européennes occidentales solidement unies et prospères. On peut même raisonnablement penser que cette réalisation a largement contribué à donner une solution pacifique « aux relations entre l’Est et l’Ouest , entre le monde occidental et le monde soviétique » qui était selon RS en 1960 le « problème majeur de la paix » ( « Pour l’Europe », p.138)

Les plus acerbes détracteurs de Robert Schuman sont généralement des intellectuels, journalistes ou historiens, qui n’ont jamais eu de mandat politique et n’ont jamais vécu de guerre en détenant des responsabilités politiques. Péguy dirait qu’Ils ont les mains pures mais qu’ils n’ont pas de mains. La Politique a été de tout temps un art très difficile à exercer, impliquant la collaboration de beaucoup d’hommes très différents travaillant dans des circonstances très complexes. Certains faits sont rendus publics, d’autres ne le seront jamais: soyons très prudents dans la critique.

Aujourd’hui l’idéologie communiste est (apparemment) à bout de souffle à l’échelle de la planète – elle sévit encore malheureusement en France- .. Elle a été remplacée bien vite par le relativisme/hédonisme qui produit cette fameuse « culture de mort » supprimant l’enfant à naitre, détruisant la famille et s’attaquant bientôt aux personnes âgées ou malades. Que diraient ces bien-pensants  si un pays comme la Russie actuelle (spectaculaire retournement de l’histoire !) subventionnait un parti français qui combattrait cette contre-culture, ayant notamment pour programme l’abrogation du « mariage-homo », la restauration d’une politique familiale, la lutte contre l’avortement ?

6. Conclusion 

  • Un homme politique moderne: compétent, efficace et visionnaire

Si l’on ne devait retenir des 40 ans de vie politique de RS que 3 faits saillants : l’élaboration du droit local alsaco-mosellan (1919-1924), le salut du chaos et du communisme (1947) et le lancement de la construction européenne (1950-1958), je n’ai pas trouvé depuis des centaines d’années en France ou même en Europe un homme politique qui ait réussi avec tant de bonheur à favoriser la paix et la prospérité de son peuple tant au niveau local (départemental) que national et international. Dans ces 3 seules réalisations on y considérera le bien intrinsèque obtenu (même si, comme on l’a vu, les suites ne sont pas aussi parfaites), la durabilité de ce bien (- persistance jusqu’à nos jours malgré les crises et troubles du XXième siècle) et la manière pacifique avec laquelle elles ont été menées. Sur ce dernier point on remarquera qu’aucun de ces accomplissements n’a donné lieu à un bain de sang (français ou étranger). Ce seul fait est déjà exceptionnel quand on considère les épisodes tumultueux de l’Histoire de France des XIXième & XXième siècles.

Aujourd’hui le pape François invite avec force les catholiques à prendre des responsabilités en politique «  C’est une obligation pour les chrétiens qui ne peuvent pas s’en laver les mains comme Pilate ». « La politique est la forme la plus haute de la charité, car elle cherche le bien commun .La politique, c’est sale – mais elle est peut-être sale parce que les chrétiens ne s’y impliquent pas. » (8 juin 2013)

En mutilant une telle figure de la Foi et de la Politique, on blesse non seulement la vérité mais on empêche de nombreux fidèles de prendre appui dans la communion des saints sur un témoin solide pour mener l’engagement auquel ils sont appelés.

En s’attaquant à ce fer de lance de la `Démocratie Chrétienne », on divise un peu plus nos rangs pourtant bien maigres et peu expérimentés face aux défis colossaux que nous aurons bientôt à relever.. Avons-nous déjà oublié l’excellent article de Cyril Brun, pourtant relayé par le salon Beige, appelant à dépasser les querelles ? « la première des choses est de tous mettre un genou en terre avec humilité pour cesser nos divisions mortifères et se demander pardon mutuellement de nos volontés captatrices, de l’orgueil qui nous fait croire être meilleurs que les autres de notre propre camp. Nous avons besoin pour notre mouvement de plus d’humilité dans nos rapports les uns avec les autres, de plus de disponibilité au service. »

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/avant-laction-politique-il-est-n%C3%A9cessaire-de-d%C3%A9passer-les-querelles.html

Un bon conseil en passant : si nous avons besoin de progresser dans cet esprit d’humilité, jetons un coup d’œil sur le parcours et l’attitude permanente d’un Robert Schuman  et sollicitons dès à présent son intercession !

  • Un chrétien vivant pleinement de l’Amour de Dieu.

Les réalisations politiques de cet homme sont éminemment belles aux yeux des hommes et peu d’hommes ont réussi dans leur vie de tels exploits. Cependant ceux-ci ne sont sans doute aux yeux de Dieu que bien peu de choses à coté de la vie intérieure de cette âme pratiquant intensément l’admirable échange: accueil et offrande de l’Amour de Dieu

Robert Schuman va mendier humblement cet Amour d’abord dans une prière incessante. Il commençait ses journées par la récitation du chapelet, il priait assidument les psaumes, méditait les saintes Ecritures  et participait le plus souvent à l’Eucharistie. Dans les débats révolutionnaires de 1947, il avouera à un ami proche, qu’il « ne lâchait pas son chapelet ».Il se ressourçait dans de nombreuses lectures pieuses (souvent hagiographiques) mais aussi profanes qui enrichissaient sans cesse sa manière d’implémenter la Doctrine Sociale de l’Eglise dans son pays.

Robert Schuman offrira aussi généreusement cet Amour en acceptant de ne pas fonder famille afin de mieux servir la Politique comme l’une des formes les élevées de la Charité  Il vécut une vie de célibat réel.-Fait assez extraordinaire dans le monde politique de l’époque (et d’aujourd’hui !) – pour être totalement disponible à ses fonctions qu’il considérait comme un véritable apostolat.

Il vécut aussi une vie simple et peu mondaine qui lui permit de venir en aide matériellement à beaucoup de démunis et de rester proches des plus pauvres et de la « France d’en bas ».

Il rendait si simplement témoignage de son appartenance au Christ que ses adversaires politiques l’affublaient de quolibets mais aussi que la plupart de ses collaborateurs donnaient le meilleur d’eux-mêmes et cherchaient à approfondir leur foi en Christ à son contact.

Dans son unique livre ‘Pour l’Europe’ il rend un hommage très clair au christianisme dans le chapitre « L’Europe, c’est la mise en œuvre d’une démocratie généralisée dans le sens chrétien du mot ». Il y écrit notamment cette parole prophétique pour la France de 2013 et pour toutes les nations à qui l’on veut imposer aujourd’hui la démocratie: «La démocratie sera chrétienne ou ne sera pas. Une démocratie antichrétienne sera une caricature qui sombrera dans la tyrannie ou dans l’anarchie (Pour l’Europe, P.60)

Ce qui caractérisait le mieux l’Amour de Dieu en Robert Schuman était son profond respect à l’égard du prochain. Fait également extraordinaire dans un pays où le monde politique semble irrémédiablement habité par la grossièreté, les insultes, la calomnie ou la médisance :  les personnages qui l’ont l’accompagné -adversaires, amis ou traitres- dans son parcours sont unanimes à décrire RS comme un homme qui n’a jamais manqué de courtoisie, de patience et bienveillance envers son prochain, quels que soient son rang ou ses idées politiques, quelles que soient les injures ou les humiliations reçues et jamais rendues. En cela la Béatitude qui le caractérise le mieux est sans doute celle des « artisans de Paix » qui seront appelés ‘fils de Dieu’ et donc aptes à vivre Sa paternité vis-à-vis de leurs frères. Lui qui accepta de ne pas être père selon la chair put devenir le plus incontestable Père de cette Europe marchant encore vers son destin.

Jean Pirnay, ce 13 octobre 2013, fête de ND de Fatima et consécration du Monde au cœur immaculé de Marie.

Revu et co-signé par ces membres de l’Institut saint Benoit, Patron de l’Europe :

Père Cédric Burgun.

Jacques Paragon

Thibaut Bazin

Sites de références intéressantes pour le lecteur qui souhaite approfondir sa connaissance de Robert Schuman :

http://www.robert-schuman.com/fr/pg-vie/naissance.htm

http://www.centre-robert-schuman.org/robert-schuman/biographie-de-robert-schuman?langue=fr

http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Schuman

Voir aussi 2 très belles émissions réalisées par KTO  lors du cinquantenaire du dies natalis de Robert Schuman

  1. De l’émission « Pris au mot » : interviews –

http://www.youtube.com/watch?v=uLDu2ZTYc7Q

  1. Documentaire relatant différents événements du cinquantenaire :

http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/hors-les-murs-robert-schuman,-saintete-et-politique/00078911

 

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Comments (8)

  • ozone Répondre

    Dés 1957 l’UE a été crée pour la situation dans laquelle on se trouve,et seule le guerre froide a fait écran a ce montage.
    Les communistes nous avaient averti mais leur discours ne pouvait pas passer a cause des circonstances internationales

    6 novembre 2013 à 22 h 04 min
  • Hector Répondre

    Je n’ai pas lu l’oeuvre de RS mais je pense qu’il voulait une Europe des nations . Après nos technocrates de l’UE ont voulu le pouvoir absolu et n’oublions pas le pognon . RS a certainement cru en l’homme et à enlevé tous les gardes fous qui pouvaient restreindre les mauvais côtés de notre nature , le pouvoir absolu . Beaucoup ont été heureux d’avoir l’euro mais n’ont jamais analysé les conséquences . Ils étaient trop heureux de pouvoir voyager avec la même monnaie ( l’euro ) , comparer les prix et d’avoir qu’une carte d’identité pour traverser les frontières .

    3 novembre 2013 à 17 h 23 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      (im)-moralité ….

      … les idéalistes sont et seront toujours les cocus des hommes politiques stipendiés à … n’importe quoi ou à n’importe qui ;
      c’est la raison pour laquelle il ne faut pas être ” idéaliste ” mais ” pragmatique ” … attention je n’ai pas dit ” cynique “

      3 novembre 2013 à 21 h 40 min
  • Clovis Répondre

    Presque parfait, ce panégyrique !
    Sans vouloir sonder les reins et le cœur de Schuman, il reste à constater que, si l’on peut juger un arbre à ses fruits, son “oeuvre européenne” fut proprement catastrophique, et pour l’Europe, et pour notre pays (vous l’admettez vous-mêmes : “technocratie tentaculaire…”, vous auriez pu ajouter : dictatoriale).
    Ainsi, soit RS était de bonne foi, et son sens politique était donc affligeant ; soit il était un parfait démocrate chrétien (notion formellement condamnée par l’Eglise en son temps) et un utopiste et un mondialiste de bas étage car mû par … qui sait quoi ?
    Paix à son âme.

    2 novembre 2013 à 23 h 28 min
    • Hector Répondre

      Je pense qu’il était de bonne foi mais naïf . Après la guerre les gens ont eu certainement un désir réel de vivre ensemble , de se tolérer , de partager , de là une certaine naïveté de RS . Inconsciemment tous pensaient au bien commun mais pas au pouvoir totalitaire comme nos minables de technocrates actuels .

      3 novembre 2013 à 17 h 59 min
      • Clovis Répondre

        Hélas, la politique (en vue du bien commun) ne réside pas dans la tolérance, le partage et le “vivre ensemble” (notions quelque peu démocrates-chrétiennes). La naïveté de RS se trouve alors hautement regrettable… et peu excusable chez un homme politique.
        Par ailleurs, si RS “pensait inconsciemment” au bien commun, alors nul surprise qu’il ne soit pas arrivé à ses fins.

        3 novembre 2013 à 19 h 35 min
  • blh Répondre

    “…Devons-nous pour autant considérer M. Winston Churchill comme un pantin à la solde de la CIA ?…”
    Du moins était-il un pantin, ainsi que Roosevelt, et dans une moindre mesure de Gaulle après le Yalta Français, aux yeux de Staline qui avait barre sur eux du fait que ce dernier avait fait avouer, et devant témoins sténographes et occidentaux, qu’il avait sciemment refusé un débarquement en France en 1942, alors que les défenses allemandes étaient pour le moins caduques, préférant un débarquement en Afrique du Nord pour des raisons purement mercantiles et impérialistes visant à détruire notre empire.Il y a eu des centaines de clauses enregistrées et dument signées et de suite enstérées dans les caves du Kremlin , dès le 14 Février 1945.
    De plus, pour mémoire, on doit à ces deux-là , la mort de plus de 2 millions de slaves, cosaques et autres sous couvert de Churchill .
    Que ce Schumann ait eu une vision assez correcte de cette Europe est possible, cependant il a vite été dépassé par un certain Jean Monnet ainsi que par Alcide De Gasperi

    D’autre part, je vous rappelle la différence entre injure et diffamation : si la première est souvent laissée à l’appréciation des tribunaux, la seconde dema

    2 novembre 2013 à 22 h 08 min
  • Hector Répondre

    Hélas Schumann a raison . L’Europe est devenue anti-chrétienne et sombre dans la tyrannie et l’anarchie . L’UE est devenu un instrument du MAL pour coucher , nier , génocider les peuples . Le grand projet de l’UE c’est le ” Grand Remplacement de Peuple ” . Nos enfants ne l’ont pas compris mais qu’avons nous fait pour empêcher cela .
    Mes enfants me disent que l’autre est comme nous . Ils n’ont pas compris que l’autre les colonise avec leur nourriture discriminatoire halal , prière dans les rues qui ne sont que des rassemblements politiques pour se soumettre au dogme totalitaire qu’est l’Islam qui tue tous les jours ( hommes , femmes , enfants ) , pour montrer sa puissance politique , des tenues vestimentaires qui cachent souvent le visage des femmes , présence dans nos écoles etc .
    A Strasbourg , Bruxelles ils se sont fait roi pour nous tyranniser , nous éliminer . Mr José Barroso représente la négation de l’humain .

    2 novembre 2013 à 19 h 32 min

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