Contre l’assistanat

Contre l’assistanat

Lors de la rentrée politique, Bruno Retailleau, nouveau président des LR, a fait une proposition qui est passée relativement inaperçue, mais qui me semble importante :

« Je propose de créer un compte social unique, sur le modèle du compte fiscal, a-t-il déclaré dans Le Figaro Magazine. Il est incroyable que l’État connaisse exactement la situation de chaque contribuable, et non celle des allocataires. Ce compte rassemblerait l’ensemble des aides sociales et permettrait de les plafonner à 70 % du Smic, soit 1 000 euros par mois, afin qu’il existe un véritable écart entre les revenus du travail et ceux de l’assistance. »

Bien sûr, cette mesure ne suffira nullement à rétablir nos comptes publics, ni à restaurer le pouvoir d’achat des Français ravagé par des décennies de démagogie socialiste.

Bien sûr aussi, nous avons payé pour savoir que les promesses de politiciens en campagne (spécialement de politiciens de droite) doivent être prises avec beaucoup de prudence.

Cependant, il faut se réjouir que la lutte contre l’assistanat apparaisse enfin dans le débat public – et pas, comme voici quelques années, en tant que proposition « extrémiste », rejetée avec des cris d’orfraie par tous les commentateurs et tous les politiciens.

Mais bel et bien comme une proposition raisonnable, que l’on peut approuver ou rejeter, que l’on peut adoucir ou durcir, mais qui n’a rien de particulièrement excessif.

Il est probable que cela ne fasse pas plaisir à Bruno Retailleau, mais il faut remercier au passage son rival, Laurent Wauquiez, qui avait dénoncé « le cancer de l’assistanat » lors de la campagne de 2012.

À l’époque, l’UMP n’avait pas souhaité lui emboîter le pas. Il semble que, cette fois, LR soit plus disposé à s’attaquer à ce sujet déterminant pour l’avenir économique de la France.

Et ce « compte social unique », relativement facile à mettre en place, me semble une excellente façon de prendre le sujet à bras-le-corps.

Reste le risque que nous en restions au stade de la parlote, selon la funeste coutume politicienne. Pour ne prendre qu’un exemple, la fraude sociale est désormais dénoncée périodiquement depuis une bonne dizaine d’années et, malgré les millions de cartes Vitale frauduleuses en circulation, nous ne disposons toujours pas d’une carte Vitale biométrique. Cela laisse au contribuable la pénible impression que la classe politique ne tient nullement à améliorer les choses, simplement à rester en place – quitte à proposer, de temps à autre, des mesures de bon sens pour rassurer l’électeur !

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