Courbe de Laffer et enfer fiscal français
Les économistes connaissent bien la courbe de Laffer. Le commun des mortels la connaît sous une expression simple : Trop d’impôt tue l’impôt !
En quoi consiste cette théorie ?
L’impôt est nécessaire pour administrer une société ; il sert à financer le « régalien », c’est-à-dire l’armée, la police et la justice, mais également la diplomatie et la politique monétaire (émission de monnaie).
L’impôt sert également à faire tourner notre administration et à financer les infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de notre pays.
Nous trouvons, dans notre pays, cet impôt sous quatre formes principales :
– Impôt sur le revenu (IR),
– Impôts sur la consommation (principalement la TVA),
– Impôts sur le capital et la propriété,
– Impôt sur les sociétés (IS).
À ces impôts, il faut ajouter l’emprunt d’État qui n’est, en fin de compte, qu’un impôt supplémentaire sur l’avenir.
Donc, si un pays veut bien fonctionner, le gouvernement doit définir un pourcentage d’imposition (entre 0 % et 100 %) et le curseur doit se situer obligatoirement sur le taux d’impôt le plus performant.
À 0 % rien ne pourra fonctionner et, à 100 %, personne ne voudra travailler.
Il existe donc bien un taux idéal que M. Laffer a mis en évidence avec sa courbe en forme de cloche, le sommet représentant cet idéal : au-delà, l’impôt devient contre-productif et rapporte, malgré un taux plus élevé, de moins en moins d’argent.
Assimilés à l’impôt, on doit également maîtriser ce que l’on appelle les taxes et charges dites sociales, « complément d’impôts » que supportent les seules entreprises. Ces charges sont, en France, devenues une variable d’ajustement qui peut avoir des conséquences catastrophiques si elles sont trop importantes.
L’ensemble impôts, taxes et charges est regroupé dans ce qu’on appelle les PO (prélèvements obligatoires) et c’est cet indice qu’il faut prendre en compte pour nous comparer aux autres pays.
Avec un taux de PO de 47 % du PIB, la France bat tous les records : c’est 6 points de plus que la moyenne européenne, soit environ 150 Mds€ de plus, principalement en taxes et charges sociales.
Le résultat était prévisible : notre économie s’écroule malgré un surendettement censé compenser cet écart.
L’industrie manufacturière est passée de 24 % du PIB en 2000 à moins de 10 % à ce jour et, malgré les affirmations de nos politiques, cette part continue à baisser et continuera tant que l’écart ne sera pas résorbé.
La courbe de Laffer nous l’avait prédit et il est évident qu’il faut immédiatement baisser le taux de prélèvement afin d’augmenter les rentrées fiscales.
Il est temps de se poser la question : est-il normal que l’entreprise doive seule financer les allocations familiales, les retraites et les soins médicaux, non seulement de ses propres salariés et de leur famille, mais aussi partiellement des Français qui ne travaillent pas pour elle ?
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