Darmanin et l’effet Streisand

Darmanin et l’effet Streisand

Gérald Darmanin nous avait habitués, quand il était ministre de l’Intérieur, à avoir une relation, disons « souple » avec la vérité.
C’est ainsi qu’il nous avait doctement expliqué que les problèmes de maintien de l’ordre qui avaient émaillé la finale de la Ligue des champions en 2022 avaient été le fait de « supporters anglais ».
De même, ce savant sociologue trop méconnu nous avait-il signalé que, parmi les émeutiers de l’été 2023, figuraient « beaucoup de Kevin et Matteo » – ce qui ne visait évidemment pas la « stigmatisation » des Irlandais ou des Italiens, mais l’exonération des Maghrébins et des « Subsahariens ».
Naturellement, ces déclarations, si manifestement contraires à la réalité, avaient été reprises en boucle par les médias de grand chemin, mais n’avaient pas convaincu grand monde.
Au passage, avez-vous remarqué combien la reprise sans aucune distance critique du discours politicien par les médias, bien loin de crédibiliser la parole politique, accélère la perte de crédit des médias ?
Toujours est-il que M. Darmanin, désormais garde des Sceaux, semblait plus discret, moins fanfaron et moins fâché avec les faits.
Cependant, chassez le naturel, il revient au galop et notre bonimenteur n’est jamais bien loin.
Tout récemment, notre sémillant ministre a ainsi dénoncé les liens de la Russie avec le terrorisme.
Voulant sans doute faire oublier les humiliations successives que l’Algérie a infligées à la France, M. Darmanin a affirmé que les assassins de Samuel Paty et de Dominique Bernard étaient des islamistes russes que la Russie avait refusé de reprendre.
Pourtant, aucun laissez-passer consulaire n’a été demandé pour l’assassin du premier (reçu comme réfugié malgré la décision contraire de l’Ofpra !) et l’État français avait refusé d’expulser l’assassin du second sous la pression d’associations immigrationnistes.
M. Darmanin, pourtant vieux routier de la politique, semble ignorer l’effet Streisand qui attire l’attention sur les nouvelles que l’on voudrait dissimuler. Cet effet Streisand se rappelle à lui : raconter n’importe quoi pour enjoliver son bilan est une excellente façon de forcer tout le monde à y regarder de plus près et à constater que ledit bilan est catastrophique !

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