De quelle Europe voulons-nous ?

De quelle Europe voulons-nous ?

Pendant la campagne européenne, j’ai entendu à la radio Jean-Frédéric Poisson expliquer son désir, partagé avec Florian Philippot, de voir la France faire le Brexit.
Il considérait que tous ces partis, qui sont opposés au fonctionnement actuel de l’Europe, ne s’attaquent pas à la source du mal, mais aux seules conséquences et qu’une fois passée l’élection, toute objection sera vite oubliée.
Ceci est tout à fait vrai. Mais n’est-ce pas une vision un peu anglo-saxonne du sujet ?
Il faut remonter aux années cinquante. Ma génération, encadrée intellectuellement à l’école de ses aînés de la résistance, était enthousiaste à l’idée que les pays d’Europe puissent s’unir dans la paix.
Je me souviens d’un concours que nous avions fait au collège. Il s’agissait de collecter des affiches auprès d’offices du tourisme des principaux pays du continent. Lorsque vint le jour de l’exposition, on vit que les plus belles réalisations montraient des cathédrales.
Jacques Chirac n’a pas voulu que le texte référendaire de Giscard d’Estaing fasse référence aux racines judéo-chrétiennes de l’Europe. C’était une erreur et aussi peut-être la cause du désamour des Français envers le projet européen, que le peuple a refusé par référendum.
Si le projet est passé ensuite en catimini, au congrès de Versailles, c’est bien en violation du principe démocratique selon lequel la dernière voix appartient au peuple.
Philippe de Villiers nous a bien expliqué que, dès l’origine, le projet européen avait été placé sous influence étrangère.
Les États-Unis d’avant-guerre avaient admiré la puissance retrouvée de l’Allemagne d’après le traité de Versailles. La France, par contre, n’était plus là, dès la débâcle qui suivit la défaite éclair de nos armes.
L’Europe, que nous avons vue après-guerre, était confédérale, tout du moins nous la pensions telle. En fait, elle avait été pensée pour le monde anglo-saxon et son marché.
L’adhésion de la Grande-Bretagne nous a amenés à bas bruit à cette réalité. Le Brexit des conservateurs anglais est arrivé lorsque le marché a considéré que l’affaire marchait toute seule et que les Européens n’avaient plus besoin de coach ou de « lobbies » pour les convaincre de choisir « le grand large » américain. On en est là !
La France est confrontée à une guerre économique annoncée par Michel Debré et que nous avons perdue car nous n’avons pas voulu croire ce lanceur d’alerte. Toute velléité de remettre l’affaire sur le tapis était vaine dès 1968 ; la gauche boutonneuse dans la rue réclamait la société de consommation. Les émules de ce type de société ont vieilli et transmis leur aveuglement à leurs enfants.
La génération Mitterrand, au pouvoir aujourd’hui, devait révolutionner le monde ; elle voulut l’enchanter et, finalement, c’est le grand fiasco.
Bien sûr, on pourrait quitter l’Europe du marché, mais ce serait folie aujourd’hui.
Le pays est exsangue. Une nouvelle fois, on doit le reconstruire, tant il a été dévasté par l’idéologie socialo-communiste.
On ne connaît aucun répit dans cette guerre idéologique qui ne connaît aucune limite. On passe en un clin d’œil de la revendication sexuelle à la condition humaine (l’homme, cet inconnu, devenu femme ou autre), ou au temps libre de la semaine de 4 jours !
Il y a fort à parier que nos jeunes soient complètement décérébrés au vu de leur addiction aux réseaux sociaux, qui font office de lavage de cerveau. C’est désespérant !
Nous sommes aussi confrontés à une autre guerre – civilisationnelle –, que l’on ne veut pas voir. Pourtant, elle nous a été annoncée ouvertement par l’islam en la personne d’un président algérien (Houari Boumédiène), d’un président turc (Recep Tayyip Erdogan), de la confrérie des frères musulman, etc.
Cette guerre lente fait des victimes tous les jours dans la population du pays.
Je ne peux m’empêcher de penser à ces parents dévastés par la perte de leur enfant. Leur deuil est comparable à celui des parents de soldats tués au front pendant la guerre. Au lieu des bougies et marches blanches, ne pourrait-on pas inscrire le nom de nos victimes sur le mur du souvenir de la Patrie ? Au moins les Français pourraient savoir que le pays est en guerre !

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