Déficit, dette et menaces pour la démocratie
Le traité de Maastricht imposait aux pays de la zone euro de respecter deux critères :
– Déficit public inférieur à 3 % du PIB,
– Dette publique inférieure à 60 % du PIB.
Ce sont là des critères de bon sens. Si plusieurs amis décident de faire bourse commune, la prudence élémentaire leur impose de vérifier, tant que dure leur association, que chacun d’eux :
– contrôle ses dépenses en fonction de ce qu’il gagne (critère de déficit),
– n’est pas endetté au-delà d’un certain seuil en fonction de ce qu’il possède (critère de dette). Le critère de dette est indispensable pour empêcher une accumulation excessive de déficits.
Or les critères de Maastricht n’ont pas freiné la folie dépensière de nos dirigeants. Qu’on en juge par l’évolution de la dette publique de la France :
1978 : 21 % du PIB – 75 milliards d’euros
1988 : 34 % – 300 milliards
1998 : 60 % – 800 milliards
2008 : 70 % – 1 400 milliards
2018 : 100 % – 2 300 milliards
2023 : 112 % – 3 100 milliards
Depuis 1974 la France n’a fait qu’accumuler des déficits !
Dans ce palmarès de cancres, la palme revient à Emmanuel Macron avec un alourdissement de notre dette de 1 000 milliards d’euros depuis le début de ses mandats. Bravo l’artiste !
De plus, ces déficits n’ont pas servi à financer des investissements porteurs d’avenir, mais essentiellement à couvrir les dépenses courantes.
Au-delà des chiffres, examinons la signification concrète des notions de déficit et de dette.
Le déficit mesure le volume d’impôts supplémentaires qu’il aurait fallu prélever pour assurer l’équilibre des comptes publics. Le déficit est donc un impôt différé, reporté sur l’avenir. La dette est le reflet du cumul des déficits au cours des années. La dette représente donc la somme des impôts reportés sur les générations futures.
Dans une démocratie, les impôts exigés des citoyens sont votés par leurs représentants élus. Or par la dette, les générations futures héritent d’un cumul d’impôts impayés par leurs aînés. Ce sont des impôts que les générations futures auront à subir sans les avoir votés.
Les déficits – et leur conséquence la dette – sont donc des dénis de démocratie.
Mais on peut encore s’attendre à pire.
Certains économistes estiment que le montant de la dette n’est pas un problème car, selon eux, il est gagé sur l’ensemble des patrimoines français, État et particuliers confondus.
En cas de difficulté pour honorer la dette, l’État pourra mettre à contribution le patrimoine des citoyens.
Cela veut dire qu’en cas de difficulté financière, l’État pourra nationaliser ou, en d’autres termes spolier tout ou partie des patrimoines privés.
Or le respect de la propriété privée fait partie des droits fondamentaux énoncés dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen depuis 1789.
Une telle mesure serait identique aux spoliations décidées par les Soviets après la Première Guerre mondiale. La France, pays déjà le plus marxiste d’Europe, deviendra le premier pays soviétisé. Bel avenir en perspective ! Merci M. Macron, vous resterez dans l’Histoire !
Comments (1)
Présentée de cette manière ( ” La dette est un impôt … différé ” ) la Dette aurait pu ou du faire peur aux citoyens … ( contribuables seulement )
Seulement voilà, cet ” impôt différé ” sera celui des générations futures !
Pour ce qui concerne ” les droits fondamentaux ” ( qu’ il s’ agisse de la Liberté de Pensée ou de la Propriété Privée etc … ) tous les Gouvernements s’ assoient dessus pour ” corriger ” leurs propres ” turpitudes ”
Je suis chaque jour en relation avec des ” Jeunes ” et que disent ils ? qu’ ils vivent pour les loisirs que peut encore leur donner la vie active parce qu’ ils SAVENT que la Retraite ne leur en donnera pas !
Petit retro-memo : Emmanuel Macron avait déclamé lyriquement au début de son premier mandat :
” La croissance j’ irai la chercher avec les dents ! “