Des économies ? Vraiment ?

Des économies ? Vraiment ?

On en sait un peu plus sur le budget qui sera prochainement défendu par Michel Barnier.
On nous annonce 60,6 milliards d’euros de réduction du déficit public en 2025 – dont 41,3 milliards d’euros d’économies.
Mais ces chiffres sont au mieux fumeux, au pire mensongers.
Oh certes, je ne doute pas qu’ils aient réellement été donnés par Bercy.
Mais, à force de prendre un mot pour un autre, on finit par ne plus comprendre des réalités élémentaires.
La première de ces réalités est que l’on ne peut pas prétendre faire un effort pour assainir les comptes publics si l’on accepte un budget en déficit.
Or, le gouvernement annonce un déficit à 5 % du PIB et des dépenses à 490 milliards d’euros pour 360 milliards d’euros de recettes fiscales nettes.
Si l’État était géré « en bon père de famille » (horresco referens !), disons comme une entreprise ou un budget familial, au lieu d’évaluer le déficit par rapport au PIB, nous devrions considérer que le déficit est d’un tiers environ des recettes. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en présentant un tel budget, on ne prend pas vraiment le chemin d’une restauration des comptes publics !
Mais il y a pire encore. Ce que l’on appelle économie est, souvent, une hausse d’impôt.
Ainsi parle-t-on de 3,8 milliards d’économies sur l’Assurance maladie, mais il s’agit, selon toute vraisemblance, de dérembourser certains médicaments ou prestations.
Ce qui signifie que, pour la même dépense, les assurés auront un service moins bon. En d’autres termes, que l’État-providence emploiera leur argent sans leur rendre le service qu’il était censé rendre.
De même, le gel des retraites revient à amputer le pouvoir d’achat des retraités pour gonfler les ressources publiques.
C’est, en réalité, la définition même de la corvée sous l’Ancien Régime. Et rappelons que la Révolution a été déclenchée pour une ou deux journées de corvée par an, quand nous travaillons plus de 6 mois pour l’État.
Si l’on cherchait véritablement des économies, on rendrait largement l’argent aux contribuables, charge à eux de faire aussi bien ou mieux que l’État. Ainsi pourrait-on aisément diminuer de 30 % le budget de l’Éducation nationale en améliorant le niveau, simplement en instaurant le chèque scolaire.
Mais, pas plus que ses prédécesseurs, le gouvernement Barnier ne semble pressé de rendre leur argent et leurs libertés aux Français. Pour les économies, nous attendrons encore !

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