Désastreux accord UE-États-Unis
Le dimanche 25 juillet, l’ineffable présidente de la commission de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, et le grand manitou de Washington Donald Trump ont signé un accord commercial.
Aveuglée par le charme brutal du président américain, la chère Ursula se réjouit de l’accord UE-États-Unis. Elle crie ouf, volontairement inconsciente de l’inégalité structurelle de cet accord pour de très nombreuses entreprises européennes – avec, il est vrai, de notables exceptions.
La Commission plastronne en soulignant avoir obtenu 15 % de taxe contre les 30 % envisagés par Washington, mais elle oublie la baisse du dollar par rapport à l’euro, une baisse de près de 14 %, la somme des deux aboutit à 30%, CQFD !
À l’évidence il y a un bug de compréhension à Berlaymont.
Mais l’UE va-t-elle prendre des contre-mesures ?
Non ! il ne faut pas se fâcher avec Trump, nous disent Berlin et von der Leyen. Le problème est là, les Européens sont battus, cocus mais contents, sacrifiés sur l’autel de l’industrie allemande …
Quant à la France, elle se bat toujours pour le roi de Prusse, c’est une constante.
Mais cet accord soulève de sérieux problèmes politiques et institutionnels :
– Sur le plan des traités européens, la présidente de la commission outrepasse largement ses compétences en annonçant l’achat de GNL américain à hauteur de 750 milliards de dollars qui relève de la seule compétence des États et des entreprises, tout comme la promesse que l’UE investirait 600 milliards aux États-Unis et achèterait des équipements militaires américains (sic).
– Ursula von der Leyen, comme toujours, se targue de tous les pouvoirs de l’UE en violation des traités. Il n’est pas étonnant que de plus en plus de députés européens veuillent sa démission
– Mais surtout cet « accord commercial » est la démonstration du dysfonctionnement de la négociation des accords commerciaux – qui est une compétence de la commission après mandat du Conseil. La réalité est que la commission n’en fait qu’à sa tête et oublie très vite les dispositions du mandat, avec la volonté d’aboutir à un accord au profit de l’industrie allemande et peu importent les dégâts collatéraux de l’agriculture (française comme par hasard !).
Il y a là un dysfonctionnement de l’UE qui est lourd de conséquence sur l’avenir de l’UE et traduit une Europe hétérogène, aux intérêts antagonistes entre les États.
On ne peut que se rappeler à ce titre les paroles du Maréchal Foch : « Depuis que j’ai commandé une coalition, j’admire beaucoup moins Napoléon. »
C’est là une question de base de l’UE qui a déjà ses limites existentielles, amplifiées par sa boulimie de compétences.
En guise de conclusion, je me dois de poser une interrogation : L’Écosse serait-elle un pays néfaste au commerce international ?
Il convient de se rappeler que c’est en Écosse qu’il est possible de chasser la grouse, sorte de perdrix. Or, en août 1928, à l’invitation d’Henri Deterding de la Royal Dutch Shell, Walter Teagle de la Standard Oil, Heinrich Riedmann de Jersey, John Cadman de l’Anglo-Persian Oil, Larimer Mellon de Gulf Oil, Robert Stewart of Indiana, Calouste Gulbenkian (Mr 5 %), se réunirent au château d’Achnacarry en Écosse, officiellement pour chasser la grouse. En réalité, ils conclurent en grand secret un cartel puissant, sans aucune signature, qui fit régner son entente sur le marché international du pétrole jusqu’en 1971 (l’enquête anti-trust du FBI fut suspendue pour ne pas apporter des arguments aux Soviétiques). Ce cartel dit des « sept sœurs » imposa ses règles de non-concurrence. L’histoire ne dit pas combien de grouses échappèrent aux tirs des magnats du pétrole.
Laisser un commentaire