Discours de politique générale : peut mieux faire !

Discours de politique générale : peut mieux faire !

Si l’augmentation de la pression fiscale et le report de la valorisation des pensions sont aberrants économiquement, socialement et du strict point de vue de l’efficacité, les simplifications institutionnelles et de procédures sont pertinentes au regard de la nature de notre déficit abyssal.
Quelques exemples :
– Réduire le nombre des agences autonomes de l’État pourrait économiser une centaine de milliards d’euros selon l’IFRAP.
– Le secteur de la santé, dont la crise du COVID a démontré que les 14 agences liées au ministère de la Santé se doublonnaient au détriment de l’action des services soignants.
Les ARS, à elles seules, pèsent pour plus de 30 Mds€ dans le budget de l’État, sans autres effets que d’alourdir la gestion des hôpitaux et de mener leurs services à la thrombose administrative. Les hôpitaux allemands atteignent des performances supérieures aux nôtres avec 17 % d’administratifs au lieu de 34 % chez nous.
– La lutte contre la fraude sociale générerait entre 30 et 40 Md€, selon l’ancien juge anti-corruption Prats.
L’audit des pensions versées à l’étranger et la fusion des cartes Vitale et d’identité en seraient l’outil principal.
– La rationalisation de l’organigramme des collectivités territoriales, connu sous la dénomination de « millefeuille administratif », est une autre source d’économies durables. Deux mesures peuvent être citées à titre d’exemples :
* la suppression de l’échelon des « métropoles » dont la compétence empiète sur celles des régions pour un coût de 15 Mds€ ;
* la spécialisation des compétences de chaque niveau de collectivités territoriales excluant les cofinancements générateurs de surcoûts de gestion et de lenteurs administratives ainsi que l’attribution de subventions nourrissant le clientélisme. Encore une centaine de milliards !
Reste à alléger le nombre des élus, inversement proportionnel à leurs compétences, à réduire le montant de leurs indemnités pour les grandes collectivités, et à les soumettre au droit fiscal et d’acquisition des pensions commun.
On voit que ces mesures indispensables dispenseraient de l’alourdissement d’une fiscalité confiscatoire, du gel des pensions et autres mesures de renchérissement du coût de la vie, en contradiction avec les promesses dont la générosité n’est que verbale.
Si l’intention de notre nouveau Premier ministre de réformer les structures publiques est louable, pourquoi a-t-il complexifié l’organisation de son gouvernement en nommant, en plus des 16 « ministres de plein exercice » chargés des fonctions essentielles du fonctionnement de l’État, 23 personnalités aux portefeuilles dont les intitulés lyriques et hors sol font douter de leur utilité ?
La nomination d’un ministre « chargé de la coordination gouvernementale » suffit à montrer l’incohérence du projet des réformes administratives proclamée par notre nouveau Premier ministre.
Il est vrai que, lorsque nos dirigeants sont plus animés par leurs intérêts personnels que par leurs convictions, rien ne s’oppose plus à ce que la réalité l’emporte sur les discours de plateaux.

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