Donald Trump et le retour du politique

Donald Trump et le retour du politique

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’arrivée au pouvoir de Donald Trump a surpris nombre d’analystes, la plupart d’entre eux ont vendu avec gourmandise sur les plateaux de télévision, lors de la campagne, leurs prétendues connaissances sur les élections américaines allant jusqu’à prédire la victoire de Kamala Harris !

Au Japon, une telle faillite aurait obligé ces géniaux experts à se faire hara-kiri pour prix de leur déshonneur. Rassurez-vous, la surprise avalée, ils ont repris leur discours à profusion, il faut bien vivre !

Il est vrai que, même au Japon, les traditions se perdent : « De la coutume du hara-kiri, les Japonais ont gardé la manie du cure-dent. » (Paul Claudel)

Sitôt élu, Donald Trump a annoncé la couleur et est passé à l’acte en signant une série de décrets présidentiels dans de multiples domaines : droits de douane, expulsion des immigrés, environnement, diversité.

De plus, il a déclaré vouloir annexer le Groenland, proposé au Canada de devenir un État des États-Unis ; il s’est adressé à la Federal Reserve Bank (FED) pour exiger que cette institution indépendante baisse ses taux ; il a fermé l’agence USAID ; à Gaza, il veut envoyer tous les Gazaouis dans les pays arabes et transformer Gaza en riviera ; etc.

Le monde ébahi, abasourdi se perd en conjectures et s’interroge sur la psychologie, voire l’état mental, du président américain.

Les experts géostratégiques s’en donnent à cœur joie sur les plateaux de télévision, affirmant haut et fort que Trump est d’abord un commercial qui veut négocier à partir des positions qu’il soutient. C’est possible.

La réalité, aujourd’hui largement inspirée par Elon Musk, est plus simple. Elle s’explique par l’histoire des États-Unis où la Société a préexisté à l’État ; pour nombre de laboratoires d’idées, l’État est un mal en soi.

Ainsi l’association libertarienne Cato Institute se bat-elle pour contrer les pouvoirs de l’administration : « No state in the board room, no state in the bed room. » (Pas d’État dans le conseil d’administration, pas d’État dans la chambre à coucher.)

Aux États-Unis comme en France, en Europe, les organismes technocratiques ont pris le pouvoir et conduisent les affaires publiques.

Le politique est paralysé par ces administrations technocratiques qui constituent l’état profond de nos sociétés. Ils ont accaparé le pouvoir et l’exercent.

« Trois méthodes pour ruiner une affaire prospère : les femmes, le jeu ou les technocrates ; les technocrates, c’est la plus sûre. » (Michel Audiard)

Donald Trump a compris une vérité fondamentale : la technocratie doit être mise au pas. Il est déterminé à reprendre le pouvoir : « Le renouveau a toujours été d’abord un retour aux sources. » (Romain Gary)

C’est là une obligation pour la démocratie !

La démarche de Donald Trump n’est pas propre à l’Amérique.

Des signes en France, en Europe, dénotent une même prise de conscience. La toute-puissance de l’autorité judiciaire irrite, suscite un débat sur l’état du droit, dont on sait qu’il n’est pas immuable et peut évoluer.

En d’autres termes, le renouveau de la démocratie dépend de la prééminence du politique sur tous les usurpateurs technocratiques, c’est une question de souveraineté : « La démocratie se confond exactement avec la souveraineté nationale. » (Charles de Gaulle)

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