Encore l’affaire Nahel…
On se souvient de la mort de jeune délinquant Nahel Merzouk, en juin 2023, qui avait déclenché une vague d’émeutes en France.
Cette affaire vient de connaître un nouveau rebondissement (le temps de la justice n’étant clairement pas celui du reste de la société) : le parquet du tribunal de Nanterre a requis le renvoi aux assises du policier auteur du coup de feu mortel pour meurtre.
Ce policier était déjà maintenu en détention provisoire pour des raisons purement politiques : on imagine mal un policier s’évaporer dans la nature pour échapper à son procès – et c’est pour éviter ce genre d’escapades que le juge peut réclamer une détention provisoire, pas pour manifester à la face du monde la détestation réciproque des magistrats et des forces de l’ordre, ni pour calmer des émeutes parfaitement illégitimes !
Dans ce genre d’affaires, le « deux poids, deux mesures » est dévastateur.
Un malfrat, fût-il multirécidiviste, a droit à tous les égards, tandis qu’un policier, y compris quand il a agi en légitime défense, est soupçonné d’être un assassin.
Comment ne comprend-on pas que ce traitement partial est ravageur ?
D’abord parce qu’il ruine la confiance dans la justice.
Celle-ci exige l’impartialité et donne sans cesse l’impression de choisir la partialité – selon les mots fameux du manifeste du très communiste Syndicat de la Magistrature : « Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurances de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice. »
Le bon sens voudrait que, si préjugé il y a (ce qui ne devrait pas être puisque, par définition, le préjugé fausse le jugement), il soit en faveur de la police et contre le voleur. Mais non, l’idée était bien de détruire la société.
Par ailleurs, comment compte-t-on recruter des policiers s’ils sont lâchés aux chiens quand ils font leur travail ?
Dernière chose : on ne peut s’empêcher de songer que cette décision de justice tombe à point nommé pour montrer à l’Algérie que les dirigeants français sont prêts à ramper devant elle. Nahel, Franco-Algérien, reçoit, en tout cas, davantage de soutien de l’État français que Boualem Sansal, autre Franco-Algérien – mais sans doute un peu trop Français et pas assez Algérien, au contraire du premier !
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