Encore plus d’irresponsabilité !
Le 9 septembre dernier, Mario Draghi, ancien Premier ministre italien, a remis à la présidente de la commission européenne son rapport sur l’avenir de la compétitivité européenne – avant de le présenter, le 17, devant le Parlement européen.
Ce rapport a été assez peu commenté par les médias et il n’est pas certain du tout que ses « suggestions » soient rapidement mises à l’ordre du jour par les institutions bruxelloises.
Il n’en est pas moins important par ce qu’il révèle des vœux et des biais idéologiques des technocrates qui prétendent nous gouverner.
Sur le constat, nous serons probablement tous plus ou moins d’accord avec l’idée générale que l’Europe fait face à la concurrence des États-Unis et de la Chine.
Il est d’ailleurs curieux que cette évidence, aujourd’hui reconnue par les dirigeants bruxellois, ait été si longtemps un tabou : pendant des décennies, il fallait d’urgence abaisser les frontières pour faciliter le commerce mondial, sans se préoccuper du fait que nos « partenaires » n’appliquaient guère le principe de réciprocité.
Cependant, à trop regarder les concurrents, M. Draghi en oublie que l’Union européenne n’est pas un État. Ainsi, regrette-t-il que l’industrie de la défense soit trop fragmentée.
Mais c’est logique : les intérêts stratégiques allemands, français ou polonais ne convergent pas nécessairement. Tenter de créer de toutes pièces une industrie européenne de la défense me semble inefficace et surtout potentiellement dévastateur pour la liberté des peuples.
Par ailleurs, il suggère de réformer les règles de gouvernance. On ne peut que lui donner raison lorsqu’il constate que l’UE réglemente trop et mal (en 2019, elle a adopté 13 000 textes législatifs contre 3 000 aux États-Unis et le poids de cette surréglementation est estimé à 150 milliards d’euros par an !).
Mais, en général, quand les eurocrates veulent « simplifier » la gouvernance européenne, c’est pour aller encore plus vite dans cette direction.
Le plus grave me semble l’idée de créer une dette publique européenne (800 milliards d’euros par an !). Comment ne pas voir que cette somme gigantesque sera encore plus mal utilisée, et de façon encore plus irresponsable, que les dettes publiques des États qui ne financent plus aucun investissement ?
L’investissement doit être fondé sur l’épargne pour être réellement productif. Tant que nos technocrates n’auront pas compris cela, ils fonceront dans le mur en accélérant !
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