Être prêts au sacrifice ?

Être prêts au sacrifice ?

L

es propos du général Mandon, chef d’état-major des armées (CEMA), devant le congrès des maires – invitant à nous préparer à des sacrifices pour sauvegarder ce que nous sommes – ont suscité beaucoup de commentaires.

Il est assez difficile de savoir quel message l’intéressé voulait réellement faire passer.

Était-il, si je puis dire, la « voix de son maître » (le sieur Macron donc) ? C’est possible : il aurait alors repris à son compte les folies va-t-en-guerre du président, dont chacun sait qu’il n’a nullement les moyens de ses délires – mais Marianne V ne serait pas la première république à succomber, prise entre des velléités guerrières de ses dirigeants, désireux de distraire l’attention de leur nullité, et des décennies de pacifisme budgétaire ayant rendu les armées inopérationnelles.

Offrait-il un discours invitant au réarmement moral (et non seulement militaire) ? C’est possible aussi : il est assez évident, en effet, qu’un pays dont les fils ne savent plus mourir pour une cause plus haute est condamné à mort à brève échéance.

Il est certain que personne ne mourra pour les « valeurs européennes », encore plus nébuleuses que les « valeurs de la république » – et qui semblent surtout s’apparenter aux « valeurs » du suicide collectif.

Le débat pour savoir si le CEMA parlait des militaires ou de tous les jeunes Français en nous appelant à être prêts à « perdre nos enfants » me semble assez médiocre.

Dans les deux cas, ce sont des fils de France que nous perdrions. Dans les deux cas, il y a fort à parier que les oligarques se dispenseraient de tout sacrifice, préférant envoyer au casse-pipe les meilleurs des jeunes Français.

En toute hypothèse, les fausses « élites » de notre temps n’ont plus d’enfants. Et, en sens inverse, je ne vois pas comment un Français aimant réellement son pays pourrait considérer d’un œil serein la mort de jeunes soldats professionnels, au prétexte que ce ne serait pas ses propres enfants.

Selon moi, les propos du général Mandon seraient des propos banalement militaires, si ce général n’apparaissait pas comme un sergent recruteur du macronisme qui, après avoir détruit la France, voudrait manifestement liquider ce qui reste du peuple français.

Il est tout à fait normal qu’un soldat soit prêt au sacrifice suprême et attende de ses subordonnés qu’ils y soient également préparés. Ce qui n’est pas normal, c’est que l’armée française soit au service d’une politique aussi radicalement anti-nationale (et hostile au sens commun) que la politique de M. Macron.

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