Explosion des primes d’assurance

Explosion des primes d’assurance

Lundi 16 juin, Assurland.com, leader des comparateurs d’assurances en ligne, publie son baromètre 2025 des assurances auto et habitation. Le constat est sans appel : les primes d’assurance automobile ont augmenté de 6,8 % en moyenne sur un an, atteignant un niveau record. Pour l’association « 40 millions d’automobilistes », il s’agit d’un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des Français.
Le prix moyen de l’assurance auto s’élève désormais à 722 euros. Cette hausse significative s’explique par une combinaison de facteurs économiques, technologiques et réglementaires. D’abord, le coût des pièces détachées neuves a bondi de 29 % entre 2020 et 2024. Pourtant, le recours aux pièces de réemploi, plus économiques et durables, reste marginal : seulement 5,3 % des pièces remplacées sont aujourd’hui recyclées. Par ailleurs, la généralisation des technologies embarquées dans les véhicules complexifie les réparations, qui nécessitent désormais une main-d’œuvre plus spécialisée, donc plus coûteuse.
À ces éléments s’ajoutent la recrudescence de phénomènes climatiques extrêmes (grêle, inondations), l’augmentation continue des vols de véhicules (+ 21% entre 2022 et 2024), ainsi que les dernières réformes réglementaires : permis de conduire accessible dès 17 ans, hausse de la surprime catastrophe naturelle, baisse de l’avantage fiscal sur les véhicules électriques. L’ensemble de ces évolutions impacte directement les tarifs appliqués aux assurés.
Assurer un véhicule électrique coûte désormais en moyenne 20 % de plus qu’il y a un an. Ce surcoût s’explique notamment par le prix élevé des pièces spécifiques, comme les batteries, mais aussi par la technicité des réparations, qui mobilisent des compétences rares. En parallèle, la baisse des aides publiques, y compris sur la fiscalité de l’assurance, vient accentuer l’écart avec les véhicules thermiques. Cette tendance est d’autant plus préoccupante que l’État pousse les automobilistes à la transition énergétique.
Les jeunes automobilistes de moins de 25 ans subissent une envolée spectaculaire des primes : leur contrat annuel coûte en moyenne près de 1 600 euros, soit une hausse de 14 % en un an. Ce public, souvent déjà pénalisé par un pouvoir d’achat plus faible, paie au prix fort son manque d’expérience et la perception de risque associée par les assureurs.
« Il est aujourd’hui impensable que l’assurance auto devienne un poste de dépense intenable pour les plus modestes ou les jeunes. Cette hausse frappe les plus vulnérables. Les automobilistes doivent savoir qu’ils peuvent agir : il est souvent possible de payer moins, à garanties équivalentes », révèle Philippe Nozière, Président de l’association « 40 millions d’automobilistes ».
Olivier Moustacakis, cofondateur d’Assurland.com, souligne que les automobilistes disposent de leviers pour limiter cette inflation : « Cette augmentation n’est pas une fatalité. Les automobilistes peuvent faire jouer la concurrence : il existe des marges de manœuvre concrètes pour réduire la facture, en ajustant les garanties, les franchises, ou en changeant simplement d’assureur. »
Cette nouvelle hausse est inacceptable pour des millions de Français qui dépendent de leur voiture au quotidien. L’assurance auto n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Il est possible pour chacun de reprendre la main en comparant les offres et en adaptant ses garanties à ses vrais besoins.

Pierre Chasseray,

Délégué général de 40 millions d’automobilistes

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