Faire de 2027 le moment du redressement de la France
Restons calmes ! La Russie de Vladimir Poutine ne nous menace pas directement. Et Donald Trump non plus …
Ils nous mettent plutôt au pied du mur de nos erreurs accumulées. Et largement, sur plusieurs plans, depuis longtemps. Mais va-t-on enfin les voir ? La situation nous oblige pourtant à nous remettre en question.
Dès le lendemain de la signature de la Charte des Nations Unies, à San Francisco, le 26 juin 1945, la guerre froide commençait, et rendait caducs à la fois l’esprit et les dispositions d’un texte, régissant des institutions dont les organes devenaient de plus en plus lourds, au fur et à mesure que leur efficacité diminuait. Ni Poutine, ni Trump ne leur accordent plus la moindre importance.
La force déployée par l’Amérique, puissance tutélaire de l’OTAN, ainsi que l’efficacité du modèle économique occidental, comparée à la pauvreté engendrée par le système communiste, ont abouti à la chute de l’URSS le 25 décembre 1991.
Depuis lors, et en tout cas depuis 2004, la Russie affiche clairement ses visées impériales et ses menaces de reconquête des territoires perdus de l’URSS.
Quant à la distance prise par Donald Trump pour la protection américaine de l’Europe occidentale, via l’OTAN, nous n’en ignorions rien depuis plusieurs années.
Les liens personnels de Donald Trump avec les oligarques russes (évoqués avec précision dans le film « The apprentice », 2024) étaient bien documentés, par tous les services de renseignement du monde. Personne ne devrait donc être surpris.
En matière de défense et de sécurité, nous avons baissé la garde.
Nous payons aujourd’hui d’avoir cru, à droite comme à gauche, que la fin de la guerre froide nous le permettait.
Renverser aujourd’hui la vapeur ne suffira pas. Un pays, même mieux armé, reste faible s’il dépend pour moitié de l’extérieur pour financer sa dette publique.
Quand Emmanuel Macron propose de financer par l’emprunt un effort européen substantiel estimé à 500 milliards d’euros, il méconnaît l’enseignement majeur du général de Gaulle, à savoir que le redressement ne peut jamais se faire à crédit. Ce serait faire croire qu’il peut être indolore.
Les opinions publiques européennes seraient sans doute prêtes à accepter, dans l’urgence, une initiative européenne de défense, sauf qu’avec l’extension de l’UE à 27 pays, l’Europe a reculé sur le terrain de l’intégration, tout en avançant sur celui de sa bureaucratisation.
Une garantie de sécurité donnée à l’Ukraine par l’Europe, dans le cadre d’un prochain accord de cessez-le-feu du côté du Donbass, qui ne serait pas un traité de paix, ne saurait engager l’ensemble des pays de l’Union. Elle ne serait crédible qu’à deux conditions :
– que les pays signataires, soutiens de l’Ukraine, annoncent la mise en œuvre d’un plan de mobilisation de défense ;
– que chacun de ces pays s’engage dans des programmes de redressement économique. L’un ne peut aller sans l’autre.
Ensuite, il faudra revenir sur toutes les politiques erronées qui ont marqué la gouvernance de la France depuis plusieurs décennies. Là où l’échec est patent, il faut renverser la vapeur (avant que le FMI nous y contraigne).
La prochaine élection présidentielle française aura lieu dans 26 mois. D’ici là, un changement de cap, pourtant nécessaire et urgent, est peu probable. Raison de plus pour préparer cette échéance, mettre au programme tout ce qu’il conviendra de faire, et, pour la droite, en finir une fois pour toutes avec les alliances contre nature du type « front républicain ». Quant à la compétition entre le RN et la droite modérée, les électeurs trancheront au premier tour…
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