Franco

Fin juin 1962, des Oranais furent malmenés par les sbires du général Katz, à la solde du gouvernement français dirigé par Charles De Gaulle.

Ces malheureux pieds-noirs attendaient depuis des jours, sous un soleil torride, sans la moindre assistance, un hypothétique embarquement pour la métropole afin d’échapper aux assassins du FLN algérien.

Le général Franco, à la tête du gouvernement espagnol, eut pitié de cette « misère humaine » et affréta deux ferrys, le Victoria et le Virgen de Africa.

Le 30 juin, à 10 heures du matin, malgré l’opposition de De Gaulle, le général Franco donna l’ordre à ses capitaines d’embarquer ces pauvres gens sans défense. Simultanément, il donna l’ordre à son aviation et à sa marine de guerre de faire immédiatement route vers Oran. Face à la détermination du général Franco et craignant un conflit armé, De Gaulle céda le jour même et, à 13 heures, les deux ferrys espagnols accostèrent et embarquèrent 2 200 passagers hagards, 85 voitures et un camion.

Toutefois, une compagnie de CRS tenta, sans y parvenir, de monter à bord des navires espagnols pour interpeller, parmi tous les passagers, certains membres de l’OAS.

Finalement, à 15 h 30, les quais d’Oran se vidèrent et les deux ferrys, malgré une importante surcharge, prirent la mer à destination d’Alicante. Lorsque la côte espagnole fut en vue, les « réfugiés » s’époumonèrent à crier « Viva España » et « Viva Franco » !

Ils avaient, pour bon nombre d’entre eux, échappé à une mort programmée par les autorités françaises. Jamais ils ne l’oublieront !