Gustave Le Bon avait vu juste
Gustave Le Bon, médecin et sociologue au tournant des XIXe et XXe siècles, a rédigé des analyses singulièrement prémonitoires. Le texte ci-dessous, extrait de « La psychologie des foules » apporte la preuve de cette exceptionnelle lucidité :
« … Après avoir exercé son action créatrice, le temps commence cette œuvre de destruction à laquelle n’échappent ni les dieux, ni les hommes. Arrivée à un certain niveau de puissance et de complexité, la civilisation cesse de grandir, et, dès qu’elle ne grandit plus, elle est condamnée à décliner rapidement. L’heure de la vieillesse va sonner bientôt.
« Cette heure inévitable est toujours marquée par l’affaiblissement de l’idéal qui soutenait l’âme de la race. À mesure que cet idéal pâlit, tous les édifices religieux, politiques ou sociaux dont il était l’inspirateur commencent à s’ébranler.
« Avec l’évanouissement progressif de son idéal, la race perd de plus en plus ce qui faisait sa cohésion, son unité et sa force. L’individu peut croître en personnalité et en intelligence, mais en même temps aussi l’égoïsme collectif de la race est remplacé par un développement excessif de l’égoïsme individuel accompagné de l’affaissement du caractère et de l’amoindrissement des aptitudes à l’action. Ce qui formait un peuple, une unité, un bloc, finit par devenir une agglomération d’individus sans cohésion et que maintiennent artificiellement pour quelque temps encore les traditions et les institutions. C’est alors que, divisés par leurs intérêts et leurs aspirations, ne sachant plus se gouverner, les hommes demandent à être dirigés dans leurs moindres actes, et que l’État exerce son influence absorbante.
« Avec la perte définitive de l’idéal ancien, la race finit par perdre aussi son âme. Elle n’est plus qu’une poussière d’individus isolés et redevient ce qu’elle était à son point de départ : une foule. Elle en présente tous les caractères transitoires sans consistance et sans lendemain. La civilisation n’a plus aucune fixité et tombe à la merci de tous les hasards. La plèbe est reine et les barbares avancent. La civilisation peut sembler brillante encore parce qu’elle conserve la façade extérieure créée par un long passé, mais c’est en réalité un édifice vermoulu que rien ne soutient plus et qui s’effondrera au premier orage.
« Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner et mourir dès que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d’un peuple… »
Ces lignes datent de 1895.
Plus près de nous, l’historien anglais Arnold Toynbee écrivait aussi : « La France est morte au champ d’honneur en 1918. »
Le coup de grâce lui a été donné en 1940. Mais elle bouge encore, avec une classe politique pitoyable « de guignols qui se donnent en spectacle », vient de déclarer l’ancien ministre Bruno Le Maire…
Comments (28)
“C’est justement le sentiment de supériorité qui conduit au pire…”, écrit Jaurès.
Ce n’est pas inéluctable. En revanche, la perte du sentiment de supériorité conduit inéluctablement à un autre pire, celui de la supplantation par celui qui l’a conservé ou découvert en lui.
“Le Nouveau Monde était peuplé de « sauvages » que les colons civilisés s’empressèrent de réduire en esclavage et d’éradiquer.”
John Wayne, descendant d’Irlandais jusqu’au bout des ongles, dira, en 1971, dans une interview à “Playboy” : “Je ne crois pas que nous ayons mal agi en prenant ce grand pays aux Indiens. Ce prétendu vol de territoire était une question de survie. Il y avait d’un côté un grand nombre de gens qui avaient besoin de nouvelles terres et, de l’autre, des Indiens qui le gardaient égoïstement pour eux.”
“…et si c’est le déclin de ce sentiment que vous nommez décadence, je dirai en ce cas avec Cocteau que « la décadence est la grande minute où une civilisation devient exquise ».”
Petite ou grande, une minute est une minute, c’est-à-dire éphémère. Cette exquisité, si exquisité il y a, est, à mon point de vue, le soulagement de celui qui se surprend à être encore en vie au bord de sa tombe.
“… l’existentialisme a été relégué aux catacombes de la Pensée …” note quinctius cincinnatus
Dans les milieux qui “pensent” assurément, mais par ailleurs, il imprègne toute la pensée de notre époque, à gauche comme, hélas, dans une droite intoxiquée ne comprenant rien aux réalités du monde, qui est tombée dans le magistral piège de l’antiracisme que lui a tendu la gauche.
Bruno Lemaire (entendu à une émission télé) est aussi très favorable à l’immigration africaine, considérant qu’un “étudiant” en France doit se voir reconnaitre un droit d’installation dans notre pays. Il ne précise pas si le type doit être bon ou mauvais. Il ne nous dit pas par contre comme cela se passe pour des français dans le pays de l'”étudiant”. En Cote d’Ivoire, par exemple, il y a eu longtemps-et il y a peut être encore – un ministère “du travail et de l’Ivoirisation des cadres”. Blancos dégagez. Un salarié expatrié paie des impots à la source (normal) et des retenues sur salaire pour le chomage. Mais le chomage des africains, seulement. L’expat perdant sa situation n’a aucun droit à prestation, bien qu’il ait cotisé. Après tout, ceux à qui cela ne convient pas n’ont qu’a dégager. Nous pourrions appliquer la réciprocité, d’autant que numériquement nous sommes de loin beaucoup plus accueuillants et généreux et nous pourrions faire des économies. Mais il vaut mieux pour certains rester dans le déni et nous inviter à l’auto-flagellation permanente. Cela aussi, c’est le déclin.
“ça date un peu à l’heure des media modernes et de …. l’éducation pour tous , mais c’est » historiquement » intéressant sans plus …”, écrit quinctius cincinnatus.
Ce qui fait dater Le Bon, c’est qu’il est essentialiste, dans un univers intellectuel, le nôtre, complètement vérolé par l’existentialisme. Mais l’essentialisme prendra sa revanche, puisque ce n’est que par lui qu’on peut appréhender pertinemment le monde et ses différents peuples.
“J’ai remarqué cette tendance récurrente à qualifier de « prophète » des gens qui ne font que constater une réalité de leur époque qui reste valable à la notre.” écrit Roark, sans voir que le prophète se reconnaît à cela qu’il n’est ni compris ni même entendu par les générations qui devraient agir en fonction de ses mises en garde.
“…la question se pose, décadence par rapport à quoi ?” demande Jaurès. La seule vraie décadence est par rapport à soi-même, quand on cesse de croire qu’on vaut mieux et plus que les autres. C’est un phénomène qui s’observe au niveau des peuples comme des individus.
Cher Scipion, le problème n’est-il pas justement quand on pense que l’on vaut mieux et plus que les autres ? Quand on commence à qualifier un peuple de barbare, c’est souvent pour ensuite mieux le massacrer. Les Romains se sentaient assez supérieurs aux juifs et aux chrétiens pour les persécuter. Les catholiques se sentaient assez supérieurs aux Albigeois pour les massacrer. Les premiers se sentaient supérieurs aux protestants qui le leur rendaient bien et nous eûmes des siècles de guerres de religion. Le Nouveau Monde était peuplé de “sauvages” que les colons civilisés s’empressèrent de réduire en esclavage et d’éradiquer. Les staliniens se sentaient supérieurs aux autres car émanant de ce qu’ils énonçaient comme “peuple”, et ce fut le goulag. Les nazis définissaient les juifs comme race inférieure et ce fut la shoah. Les fondamentalistes musulmans se prétendent supérieurs et s’autorisent ainsi massacres et attentats.
C’est justement le sentiment de supériorité qui conduit au pire et si c’est le déclin de ce sentiment que vous nommez décadence, je dirai en ce cas avec Cocteau que “la décadence est la grande minute où une civilisation devient exquise”.
les Romains ne se sentaient pas “supérieurs” ( relativisme ) aux Juifs et à leurs différentes sectes ( y compris la chrétienne ) ce qui faisait ” SOLIDARITE ” c’était D’ÊTRE “CITOYENS ROMAINS” ce qui incluait OBLIGATOIREMENT L’OBSERVANCE ET LE RESPECT de cultes ancestraux et fondateurs … le citoyen romain cessa DEFINITIVEMENT d’exister ( il avait déjà cessé d’exister lorsque les barbares obtinrent la citoyenneté romaine ) lorsque un édit impérial rendit obligatoire l’observance par le peuple et la noblesse de la nouvelle croyance … puis petit à petit l’Italien retrouva son paganisme primitif dans son EXPRESSION PERSONNELLE du …. catholicisme ! …
Quinctius, permettez-moi de nuancer fortement votre propos. Les Romains estimaient bien les Chrétiens inférieurs. Par exemple, on tenait compte contre eux des accusations émanant d’esclaves, ce qui était impensable pour des citoyens romains. Ce fut le cas notamment pour les martyrs de Lyon sous Marc-Aurèle.
contrairement à ce que disent les historiens les persécutions envers les Chrétiens ne furent pas si sanglantes que l’a affirmé l’Eglise ( en particulier à Lugdunum ville chrétienne et … ” syrienne ” ) … une Religion s’affermit toujours sur ses martyrs et Rome punissait bien plus cruellement les citoyens romains convertis à la nouvelle Religion … parce qu’ils avaient , eux , renié les cultes ancestraux fondateurs
vous êtes en retard d’une ” mode ” philosophique germano-pratine … l’existentialisme a été relégué aux catacombes de la Pensée … maintenant nous sommes ( encore ) en plein RE LA TI VIS ME ( en France et sur les campus de Californie du moins ) Mais comme il existe indiscutablement une filiation quasi incestueuse entre ces deux conceptions artificielles ( pseudo-scientifiques) DES hommes et DES sociétés qu’ils élaborent ( comme l’abeille ou la termite ) vous êtes excusé
Tout cela n’est qu’une suite de mots sans consistance. La décadence a été un marronnier du XIXème siècle bien avant Le Bon (relire les Essais de P.Bourget). Et l’un de ceux qui fait le plus référence à une décadence de la société est Marx lui-même. Et la décadence est une obsession de toutes les époques: au XIVème siècle, on voyait dans la fin de la scolastique la décadence de la Religion.
Car la question se pose, décadence par rapport à quoi ? Quel fut l’âge d’or de notre civilisation ? Quand le peuple connût-il un sort plus enviable qu’aujourd’hui malgré les vicissitudes de l’époque ? Quand les peuples du monde demandent leur liberté, souhaitent-ils ressembler à l’occident du Moyen-Age ou à celui des Droits de l’Homme ?
bientôt vous aurez vous aussi à écrire un sujet que vous maîtrisez bien ( entre autres sujets ) : la décadence du syndicalisme ( en France ) … vous devriez vous y mettre sans plus tarder au lieu casser vos ongles sur votre clavier à répondre aux croyants de Droite … vous pourriez vous aussi faire plus tard figure de … prophète
Ce ne sont pas les aristos qu’il faut regretter, ce sont les chrétiens!
Le vrai chrétien est un aristocrate de la Pensée car il est capable de penser à autrui avant de penser à lui-même!
C’est le Christ qui est le seul idéal capable de relever notre malheureuse Europe…
il est bien évident que lorsque je parle d’Aristocratie je fais référence à celle du corps , de la conscience et de l’intelligence … pas à un …. pédigrée humain d’éleveur de Charollais !
Aucun souci malgré le pessimisme ambiant , selon les lois universelle , une société ayant gouté a une évolution spirituelle , sociétale , comportementale ,industrielle , technologique et scientifique ne pourra régresser que momentanément , les agresseurs de cette évolution seront tôt ou tard éliminés par un processus X ou Y ; rien ne pourra jamais entraver l’évolution humaine vers les étoiles . L ‘Humanité poussière d’étoile retournera irrémédiablement vers les étoiles … Cela prendra du temps c’est évident , mais les ethnies humaines n’ayant pas su ou voulu volontairement prendre le train en marche disparaitront ……ainsi en sera t ‘il de l’humanité ……reculer = impossible , stagner c’est la mort , bouger et évoluer c’est vivre …..
en astrophysique la fin du Monde c’est justement le contraire : la mort des étoiles … un ciel noir sans étoiles , plus une trace de ” naines blanches ” !
Yves, vous avez tort de mettre tout le monde dans le même sac. Il y a encore Dieu merci, des députés qui savent se tenir, comme Bruno Le Maire et qui ne sont pas des guignols.
Mais je serai d’accord avec vous pour dire que c’est tout le système qu’il faut changer, un système où certains confondent le rôle d’élu de la nation avec celui de saltimbanque. A cet égard le spectacle offert hier à l’assemblée par Ayrault était pitoyable, grotesque et caricatural. ..Un robot monté sur batterie Duracell qui tape sur le pupitre et qui répète mécaniquement: j’ai un cap, je sais où je vais…droit dans le mur évidemment ! On ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer !
Bruno Le Maire est un partisan du mariage pour tous pour ceux que ce débat passionne ( c’est à dire pas moi )
Je ne sais pas si Bruno Lemaire (ancien mistre ) est vraiment le mieux placé pour faire ce genre de déclaration?
Venant de sa part, cela frôle la provocation!!!
J’ai remarqué cette tendance récurrente à qualifier de “prophète” des gens qui ne font que constater une réalité de leur époque qui reste valable à la notre.
L’Allemagne avait déjà des tentation hégémonique en Europe à l’époque de Lebon et lorsqu’il parle de la blèbe et des barbares qui avance il parle des gens de son époque. Pour lui nous étions déjà sous la menace des barbares et de la plèbe.
Entièrement d’accord, il était un visionnaire. Mais, en étudiant l’évolution de nos sociétés contemporaines(pas uniquement française, mais en général occidentales) je pousse l’analyse vers les la constation du syndrome de fin de cette civilisation.
Je suis rempli de tristesse, mais la justesse de cette analyse me semble de plus en plus vérifiable et même dans des délais asses courts.
http://zissus.blogspot.fr/2010/06/coupe-du-monde-et-fin-de-civilisation.html
Plus près de nous, l’historien anglais Arnold Toynbee écrivait aussi : « La France est morte au champ d’honneur en 1918. »
Je pencherais plutôt pour une mort programmée qui daterait de 1789, car c’est bien la révolution (et son corolaire la république) qui est à l’origine du déclin puis du pourrissement de la France.
Quant à Bruno Le Maire, il fait parti des guignols qui s’agitent et se donnent en spectacle.
C’est le système qu’il faut changer !
La mort lente de la France est antérieure à 1918, c’est tout ce qu’il y a de plus vrai, elle remonte, comme vous le dîtes à 1789. La république a, au cours des années, utilisé tous les moyens pour détruire en deux siècles ce que la Monarchie de droit divin avait patiemment élaboré en plusieurs siècles. Nos Rois ont construit, la république a démoli, anéanti. Le bilan de la république est lamentable, pas de quoi être fiers. Monsieur Lemaire fait partie de ceux qui ont vendu notre pays à
l’ Europe de Bruxelles, Il n’a rien à dire. Mais ce système pourri arrive à sa fin; il s’écroulera et c’est tant mieux.
L’origine du mal porte un nom ” SOCIALISME ” .
Dans la même veine, ou dans le même esprit , on peut lire aussi le livre prophétique de Marcel De Corte ” Essai sur la fin d’une civilisation “.
Vous donnez des citations de Le Bon mais vous ne donnez pas les références. Quel est l’ouvrage où se trouve ces citations ?
” la psychologie des foules ” c’est dans le texte et c’est le seul livre vraiment connu de Le Bon … ça date un peu à l’heure des media modernes et de …. l’éducation pour tous , mais c’est ” historiquement ” intéressant sans plus … ce n’est pas …” Le Capital ”
bref il fait parti des auteurs ” anti-modernistes “
On notera aussi l’extraordinaire lucidité de Gustave Le Bon à propos de l’Allemagne vaincue dans “Hier et demain – Pensées bèves”, publié en 1918.
Il commence par observer : “Guidée seulement par la raison, l’Allemagne aurait vu que, sans combats et par la simple extension d’une puissance industrielle due à sa richesse houillère et à son éducation technique, elle imposerait son hégémonie à l’Europe. Dominée par son rêve d’ambition mystique elle ne le vit pas.”
Puis il annonce Hitler : “Le rêve d’hégémonie de l’Allemagne ayant pris une forme religieuse restera pour l’Europe une source de conflits prolongés.”
Et enfin il prédit le rôle dominant de l’Allemagne dans l’Europe actuelle : “Les futures tentatives d’hégémonie industrielle de l’Allemagne seront aussi redoutables que son rêve d’hégémonie militaire.”
Qui dit mieux ? Certainement pas les économistes contemporains.
j’ai également lu ces citations dans un hebdomadaire de … droite il y a quelques temps … pas très lointains !
nous n’avons plus … d’aristocratie
nous n’avons plus que des boutiquiers
et cela dans tous les domaines des arts aux … syndicats !