Injonctions contradictoires

Nous sommes entrés dans un monde où une des expressions à la mode est « injonctions contradictoires ».
Fréquente dans la bouche de nos augures, cette expression décrit assez bien notre schizophrénie collective.
C’est ainsi que la publicité pour une automobile est toujours assortie d’un conseil de privilégier la marche ou le vélo, ou de prendre au quotidien les transports en commun.
On ne peut pas vous recommander de déguster un grand cru classé sans vous prévenir que l’alcool tue.
Il en est de même lorsque vous achetez ce tabac qui rapporte tant de taxes à l’État, lequel, hypocritement, vous rappelle qu’il s’agit d’un poison qui entraîne chaque année quelques milliers de morts.
Les boissons sucrées dont on fait la réclame nous valent le sermon sanitaire qui invite à manger cinq fruits et légumes par jour.
On nous annonce que l’on vend de l’énergie propre (comme si on savait trier les productions d’électricité !) à un prix inférieur au marché – mais qu’il faut diminuer sa consommation.
Qu’il faut se faire vacciner, qu’il faut se faire dépister et j’en passe …
Mais jamais une publicité vous engageant à ne pas consommer de drogue. Jamais une émission sur les méfaits de cette drogue qui grignote le pays et les solutions pour s’en sortir.
Un pays qui se drogue est un pays en perdition.
Une civilisation meurt par sa faiblesse, par la perte de son discernement et de ses valeurs fondatrices.
Les voleurs ne s’installent que dans les maisons vides. Nous avons vidé nos maisons, nous avons négligé notre héritage.
Il n’est plus temps de pleurer sur les ruines d’un monde fini, mais il est peut-être encore temps de penser à le reconstruire.
Tout le monde ne peut pas avoir perdu le discernement et la raison !
Il doit rester quelque part des hommes de bonne volonté, et un homme pour les guider. Mais nous ne voyons pas venir ce guide.