La comédie du vote de confiance

La comédie du vote de confiance

En ce 30 août, il est impossible de prévoir le dénouement de la comédie du « vote de confiance » initiée par le Premier ministre, tant l’ère macronienne regorge d’opportunités saisies par des arrivistes pour accéder à des privilèges à coups de changements de pied ou d’arrangements inattendus.

Mais, quelle qu’en soit l’issue, cet épisode demeurera une référence à haute valeur pédagogique dans la mesure où, à l’approche de la rentrée des classes, il permet, selon l’expression de la ministre de l’Éducation, et ce sans recours à aucune intelligence artificielle, de « débroussailler » la préparation de cours de trois professeurs d’un coup.

D’abord, celui d’instruction civique qui pourra faire saisir la nuance entre une « motion de censure » sanctionnant un programme et un « vote de confiance » portant sur la plus ou moins bonne mine de celui qui le demande.

La démarche de François Bayrou est analogue à celle d’un chef d’équipe de sapeurs-pompiers appelé pour un incendie dans un immeuble et qui, plutôt que d’intervenir, en rassemblerait les locataires pour leur tenir le discours suivant : « Pour ceux qui ne s’en seraient pas aperçu votre immeuble est la proie des flammes. Vous pouvez vous retourner pour vérifier. Les moyens d’éteindre l’incendie feront l’objet d’un débat en temps opportun mais nous vous demandons en levant la main de manifester votre confiance lorsque nous disons qu’il y a le feu. Si vous n’êtes pas une majorité à le faire, nous rentrons à la caserne. »

En principe, un élève de 6e devrait bien comprendre la différence entre motion de censure et vote de confiance.

Le cours de français, lui aussi, pourrait être débroussaillé par utilisation des commentaires faits par les journalistes sympathisants ou inattentifs, véritable aubaine pour étudier l’évolution de notre langue et, en particulier, la rapidité avec laquelle les mots peuvent changer de sens.

Certains ont, quant à l’initiative de François Bayrou, salué « l’élégance » du geste : depuis on ne sait plus bien quand on doit mettre une cravate ! D’autres ont vanté son « courage » : il parle vrai, il dit les choses… Oui des choses que tout le monde sait depuis plus de 20 ans ! On a même pu entendre jusqu’au mot « panache » : hello Henri IV, hello d’Artagnan, qu’est-ce que vous en pensez ?

L’initiative du Premier ministre pourrait être aussi une aide au professeur d’histoire pour débroussailler un cours consacré aux facteurs de grandeur et de décadence des sociétés et des civilisations.

Tout le monde connaît l’adage « A Rome, fais comme les Romains » que, par une faute d’inattention collective et prolongée, les Français ont omis et omettent encore d’imposer aux populations qu’ils accueillent.

Mais le vrai lien avec la comédie du vote de confiance et de ses commentateurs, c’est que « faire comme les Romains », cela fait 40 ans que les Français le font… non pas à Rome mais dans leur propre pays. En imitant les derniers Romains, les responsables de la décadence et de la chute de Rome, qui se sont habitués à accepter trop longtemps d’être dirigés par de fausses élites.

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