La France bientôt sous tutelle du FMI ?

La France bientôt sous tutelle du FMI ?

Le budget de la France pour 2025 a été péniblement voté et promulgué le 17 février dernier.
Mais, fait exceptionnel, cette loi de finances a été aussitôt incendiée par la Cour des comptes dans son rapport du 13 février 2025, qualifiant enfin la dépense publique de « hors de contrôle ».
Il faut dire qu’il y a de quoi.
Avec un déficit de 139 milliards d’euros, soit 5,4 % du PIB, notre nation est devenue le cancre de la zone Euro au sein de laquelle les déficits publics sont revenus à 3 % ; alors que la France restera au-dessus de 5 % jusqu’en 2028. Mais il y a plus grave : les chiffres sont fondés sur des hypothèses de croissance économique très optimistes, alors même que nous entrons techniquement en récession.
Et surtout, subsiste le manque absolu de maîtrise des dépenses sociales ainsi que des budgets locaux : aucun frein n’empêcherait réellement les dérapages constatés en 2024.
Dans sa note, la Cour des comptes chiffre le déficit « stabilisant » à 3,4 % du PIB. Ce qui revient à dire qu’avec le budget réellement voté, la France fonce dans le « mur de la dette » pour lequel nous avions alerté dès 2008.
Rappelons en effet que la dette publique part en cercle vicieux tant que subsiste un déficit dit primaire, hors intérêts de la dette existante. Or, ce déficit primaire serait encore en 2025 de 79 milliards d’euros. Ce qui revient à dire que la France devrait encore diminuer la dépense publique (hôpitaux, routes, école, rémunération des fonctionnai­res) de 79 Mds €, ou augmenter d’autant les impôts !
La Cour des comptes va d’ailleurs plus loin en préconisant un effort d’ajustement des budgets publics de 110 milliards d’euros par an. Ceci équivaudrait en pratique à doubler soit la TVA soit l’impôt sur le revenu : le « plan de rigueur » de l’État pour les Français s’annonce sévère… voire irréalisable si la Nation accroît encore ses dépenses de fonctionnement et militaires.
Plane donc la menace forte par les agences de notation étrangères, d’une dégradation financière prochaine de la note de la dette française à simple A, suivie d’une hausse de nos taux d’intérêt obligataires avec un risque potentiel d’implosion de la zone Euro.
Par conséquent, pour éviter les risques de servitude financière par la Commission européenne et in fine de mise sous tutelle du FMI avec gel de notre « réserve d’or » à la Banque de France, le CNE propose au gouvernement actuel, son plan renforcé de « désendettement de la France ».

Cercle national des Economistes

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