La France est-elle encore une démocratie ?

La France est-elle encore une démocratie ?

La France est-elle une démocratie ?
On me répondra que oui, bien sûr, la France est une démocratie.
Et c’est vrai : nombre de libertés fondamentales sont respectées en France. Les libertés de choisir, d’entreprendre, de parler, de penser, de croire, existent.
Des élections ont lieu conformément à une Constitution.
Des lois sont votées par un pouvoir législatif et un pouvoir judiciaire les fait respecter. Le pouvoir exécutif n’est pas au-dessus des lois. La France n’est pas une dictature.
Cela ne signifie pas pour autant que la démocratie française soit sans défaut.
Le premier parti de France en nombre d’électeurs se trouve pour l’heure exclu de tout accès au pouvoir, et arbitrairement traité comme un parti paria sur la base d’accusations diffamatoires disséminées par tous les autres partis politiques et par l’essentiel des médias.
Strictement rien dans le programme de ce parti ne menace la démocratie en France et ne laisse supposer que le but de ce parti est de détruire les institutions et d’abolir la république.
Les onze millions d’électeurs de ce parti sont traités comme des sous-citoyens infréquentables, tout comme les élus de ce parti à l’Assemblée nationale.
Est-il possible de traiter un tiers des électeurs français et leurs représentants élus de cette façon et de considérer que le traitement ainsi infligé est démocratique ?
Est-ce possible, alors qu’un autre parti qui, lui, inclut un homme fiché S par la police, une islamiste soutien d’organisations terroristes, et divers antisémites, est considéré comme compatible avec la république ?
Je le dis : cette situation est ignoble et constitue une grave atteinte à la démocratie.
Le scrutin uninominal à un tour et le scrutin proportionnel sont bien plus démocratiques.
Quand la Ve République a été fondée, certes, il semblait inimaginable qu’une telle atteinte à la démocratie puisse se produire.
L’inimaginable s’est concrétisé.
Mais ce n’est pas là la seule atteinte à la démocratie en France.
Je définis en général la démocratie comme la liberté de choisir en connaissance de cause.
Le recours massif à des accusations diffamatoires est en soi une atteinte à la possibilité de choisir en connaissance de cause, mais d’autres atteintes existent aussi.
Choisir en connaissance de cause implique de pouvoir informer et être informé, ce qui suppose le respect du pluralisme, et la liberté d’informer et d’être informé. Le pluralisme en France a largement disparu, et la liberté d’informer et d’être informé est très restreinte.
Il y a eu longtemps en France un ministère de l’Information, comme dans les pays sous régime autoritaire ou totalitaire. Il n’y en a plus, mais il y a des moyens de contrôle et de censure indignes d’une démocratie.
La presse écrite contient nombre d’organes de presse qui ne survivent que grâce aux subventions : ces organes de presse sont, pour la plupart, de gauche, comme par hasard. Les organes de presse moins subventionnés ou non subventionnés dépendent de la publicité, et la France étant un pays d’économie mixte, les annonceurs institutionnels peuvent aisément influer sur ce qui se dit.
Lorsqu’on se tourne vers la radio et la télévision, c’est bien pire encore. Un nombre très important de stations de radio et de chaînes de télévision en France sont financées par le gouvernement, ce qui devrait paraître inadmissible.
Et stations de radio et chaînes de télévision privées doivent, en France, pour exister, disposer d’une autorisation d’émettre, et cette autorisation est conditionnelle, provisoire, et dépend d’une institution para-étatique qui a droit de vie ou de mort sur stations de radio et chaînes de télévision privées, qui sont en liberté provisoire et étroitement surveillées.
Deux chaînes de télévision ont été en France, ces derniers mois, dans le viseur de l’institution para-étatique, C8 et CNews.
Ces chaînes sont effectivement et pleinement pluralistes. Elles donnent des informations souvent censurées ailleurs. L’une d’elles vient d’être condamnée à mort, C8. L’autre est menacée.
La condamnation à mort de C8 est inadmissible et scandaleuse, mais c’est le fait que des chaînes de télévision dépendent d’une institution para-étatique qui est inadmissible, scandaleux, et contraire à la démocratie.

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Comments (3)

  • BAINVILLE Répondre

    Confirmation éclatante de la mainmise des USA sur l’Ukraine, déguisée en défende de la Liberté.
    “La société transnationale américaine BlackRock Financial Market Advisory et d’autres entreprises exigent que le régime de Kiev n’enterre pas les soldats morts sur le tchernoziom fertile de l’Ukraine, a déclaré l’homme politique bulgare Plamen Paskov.

    M. Paskov a déclaré sur le blog vidéo PolitExpert que BlackRock était venu et avait demandé à Kiev d’arrêter d’enterrer les combattants «de manière traditionnelle» parce qu’ils occupaient ainsi «trop de terres», a rapporté RIA Novosti.

    La société a affirmé que 47% de ces terres avaient déjà été achetées, a-t-il ajouté.

    Le conglomérat est composé de plusieurs trillionnaires qui sont impliqués dans les questions mondiales, a-t-il dit. Il comprend VlackRock, State Street Corporation, Fidelity Investments et The Vanguard Group.”

    4 août 2024 à 16 h 57 min
  • BAINVILLE Répondre

    Une civilisation peut durer mille ans ou plus, et puis s’effondrer en quelques décennies, son fondement d’ordre moral, religieux, ne résistant plus aux attaques groupées d’ennemis déterminés.
    Simultanément cette civilisation se disloque, perd toute cohésion, et le désordre gagne, ses composantes se séparant et se cristallisant pour un affrontement sans merci.
    Sans un principe reconnu, privé d’ une vision transcendante, les qualités de chacun s’abâtardissent, l’éducation par l’exemple et l’autorité des ascendants est refusée.
    La révolution française a été, après la révolte luthérienne, un choc qui a tout fissuré, et depuis la détestation, la suspicion, de toute autorité, puis de toute norme morale contraignante.
    Cette tourmente, durcie et mondialisée par le communisme en 1917, a réduit l’occidental à un consommateur sans curiosité, réagissant sous des réflexes provoqués par une école idéologisée à gauche et par des média dont la perversité est l’une des causes de cette mort annoncée de la civilisation. Les comportements sont inversés, les États organisent leur faillite financière, et se laissent emprisonner dans des organisations faites pour leur disparition à moyen terme.
    Le désordre international révèle l’absence de tout respect du droit des gens, sous les coups de mensonges assenés par les gouvernants, et d’interventions militaires criminelles et laissant des pays détruits ou vidés de leur substance.
    La Serbie, l’Irak, la Libye, la Syrie, et maintenant l’ancienne Russie, ont été les témoins d’une désespérance forcenée d’un État tenu par une structure de pouvoir cynique , perdant son hégémonie, mais essayant tragiquement de la maintenir en affaiblissant par tous les moyens possibles ses “alliés” et ceux qui ne veulent plus dépendre de lui.

    1 août 2024 à 21 h 37 min
  • Bainville Répondre

    La question posée mérite une réponse négative, selon les critères sricts du droit constitutionnel:
    La liberté d’expression et d’opinion est réprimée avec excés et partialité. Les procès à charge contre la moindre prise position en histoire, climatologie, médecine,morale, pullulent.
    En conséquence le suffrage des français est profondément vicié, les média étant tout, excepté des sources d’information sur la réalité tangible.
    N’évoquons pas les viles manoeuvres électorales qui achèvent de lézarder la façade démocratique, et la réponse des faits est : la démocratie en France est trop ligotée et affaiblie pour fonctionner.
    La conséquence n’est pas seulement la destruction des structures sociales, familiales, économiques et industrielles, elle est aussi la lourde tutelle des USA et de leurs relais , OTAN, Communauté européenne, rendant la France et autres asservis , participants à une guerre totale contre une grande puissance coupable de ne pas se laisser encercler, après trente ans d’engagements et de traités oubliés et violés.

    Quitter les organisations d’asservissement international devrait aller de pair avec une restauration énergique des libertés fondamentales, telles que Thiers les réclamait en 1864 devant l’oppression impériale.

    30 juillet 2024 à 22 h 05 min

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