La gauche et l’historiquement correct

La gauche et l’historiquement correct

Ces derniers jours ont vu s’épanouir l’une de ces polémiques dont le Landerneau politico-médiatique est si friand.
L’Algérie a envoyé une liste de biens à « restituer » par la France dans le cadre de la commission mixte d’historiens mise en place par Paris et Alger – officiellement pour apaiser les plaies mémorielles, officieusement pour « justifier » toutes les reptations des dirigeants de l’anti-France devant ceux du FLN !
Parmi ces objets figurent un certain nombre d’armes d’Abdelkader, dont les trafiquants de « mémoire » semblent oublier qu’il a combattu avec la France à Damas pour sauver les chrétiens, après avoir été vaincu.
Par ailleurs, l’Algérie n’existait pas au XIXe siècle.
S’il fallait « restituer » des biens, ce serait à l’empire ottoman – et donc à la Turquie d’aujourd’hui – qu’il faudrait les rendre.
Ajoutons encore que la loi française interdit ces braderies du patrimoine français. Mais il est vrai que M. Macron et son mentor M. Hollande ont montré qu’ils s’en moquaient éperdument.
En tout cas, le moins que l’on puisse dire est que la requête de l’Algérie était passablement polémique.
Pourtant, tout ce que les médias ont retenu est un tweet du parti LR répondant à cette requête : « Message de service à l’Algérie, il faut tout reprendre, les biens et le mal : criminels, délinquants, clandestins, OQTF … »
Personne n’est obligé d’apprécier le ton ou l’humour de ce tweet. Mais on voit mal, en tout cas, ce qu’il y aurait de déplacé à dire que les relations franco-algériennes ne se résument pas à un supposé pillage de l’Algérie par la France entre 1830 et 1962.
Il est évident, au contraire, que la France a littéralement fait l’Algérie : non seulement en donnant une existence politique au pays, mais aussi en la dotant d’infrastructures modernes que l’Algérie indépendante – malgré ses énormes richesses (découvertes par la France) – a laissées à l’abandon.
Et, bien sûr, il est tout aussi évident que nous avons un grave problème d’immigration avec l’Algérie.
Naturellement, ce tweet a fait bondir la gauche et l’extrême gauche qui en dénoncèrent le « racisme ».
Comme s’il était raciste de dire que la France compte des délinquants algériens sur son sol.
À force de dénoncer un racisme imaginaire, la gauche aura réussi à imposer à l’un des peuples les moins racistes du monde la discrimination sur critère racial et peut-être bientôt la guerre civile ethnique. Brillant résultat !
Mais le plus curieux, c’est que ce tweet a semé la division au sein même des Républicains.
Xavier Bertrand, ancien candidat à la primaire LR (dont on ne sait plus très bien s’il est dans le parti ou en dehors puisqu’il a « pris ses distances », mais réclame l’investiture à chaque occasion), a condamné « avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs ni l’histoire des Républicains ».
Est-ce à dire qu’il considère que les criminels algériens doivent à toute force demeurer en France ? Nous ne le saurons pas.
Même François-Xavier Bellamy, le talentueux chef de file des LR aux européennes, s’est senti obligé d’émettre des réserves, disant qu’il était d’accord avec ce tweet sur le fond, mais non sur la forme.
Le problème est que de telles réserves ne sont jamais émises que sur exigence de la gauche.
Personne ne demandait à M. Bellamy d’écrire un tel tweet et, d’ailleurs, de façon générale, il est douteux que le tweet soit le mode d’expression le plus adéquat pour un agrégé de philosophie.
Mais il est navrant de reconnaître implicitement que la gauche a l’apanage de la légitimité morale. Comme si les dizaines de millions de morts à son actif ne l’avaient pas totalement discréditée !

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