La gauche totalitaire dans ses œuvres

Ce week-end de la Pentecôte a été l’occasion d’un nouveau record d’affluence au pèlerinage traditionnel de Paris à Chartres : plus de 19 000 jeunes Français ont marché dans la joie durant trois jours.
Curieusement, cet événement qui (comme les sessions d’été de Paray-le-Monial, la création de nouvelles congrégations ou la renaissance de très anciens pèlerinages) devrait être un signe d’espérance, a aussi été, cette année, un signe de division : il semble que ce pèlerinage de chrétienté choque certains évêques par son attachement à la messe traditionnelle. On a même entendu des contre-vérités affirmant que l’association organisatrice « forçait » les prêtres à célébrer la messe traditionnelle.
C’est évidemment idiot : personne n’est obligé de faire ce pèlerinage. Il en existe des centaines d’autres et, si un prêtre est allergique à la messe traditionnelle, il a donc l’embarras du choix, alors que les pèlerinages « traditionalistes » se comptent sur les doigts d’une main. Pourtant, c’est bien au pèlerinage de chrétienté que l’on fait ce mauvais procès.
Mutatis mutandis, cette polémique absurde m’a fait penser à l’attitude de la gauche vis-à-vis de CNews. 95 % du paysage audiovisuel français est dominé par la gauche ou l’extrême gauche. On pourrait penser que cette domination totalement déséquilibrée inquiéterait les défenseurs du « pluralisme ». On pourrait même penser qu’il y aurait davantage à critiquer dans la suprématie de la gauche sur le « service public » payé par nos impôts.
Eh bien, non, le problème unique de l’audiovisuel français serait cette petite et fragile lueur du pluralisme.
La gauche est tellement totalitaire que le simple fait qu’existe à côté d’elle quelque chose qui est (hélas !) fort éloigné de menacer son hégémonie la rend totalement hystérique.
Et elle multiplie alors les procès staliniens, sommant l’indiscipliné de rentrer dans le rang.
Bien sûr, progressisme religieux et gauche politique ne sont pas identiques ; les arguments varient. Mais, dans les deux cas, on ne peut s’empêcher de penser : « Mais f …-leur donc la paix et gardez le sens de la mesure (ou du ridicule) ! » Et, malgré la sempiternelle propagande sur le « droit à la différence », on y observe le même refus de l’altérité.
Le pèlerinage de chrétienté ne menace pas l’unité de l’Église de France (qui n’a certes pas besoin des « tradis » pour être divisée et pourrait peut-être se réjouir de voir cette belle jeunesse). Et CNews ne menace pas le pluralisme. À vrai dire, ce serait plutôt l’inverse. Si vraiment les dirigeants « progressistes » pensaient ce qu’ils disaient, ils devraient se féliciter que la « différence » ait enfin droit de cité.
Mais ils ne défendent nullement le pluralisme : ils ne veulent voir qu’une tête et ne supportent pas les opposants. Eh bien, nous n’avons aucune intention de nous taire pour complaire à ces tristes sires dont le bilan n’est pas spécialement brillant !