La sinistre farce du sérieux budgétaire

La sinistre farce du sérieux budgétaire

Les annonces budgétaires du Premier ministre ont fait hurler les oppositions.
C’était attendu. Et c’était probablement le but recherché : de toute évidence, le gouvernement « cédera » sur telle mesure emblématique (par exemple les jours fériés travaillés) et donnera ainsi l’impression d’avoir été « à l’écoute » des oppositions, tout en ne changeant rien à l’économie générale de son budget.
Mais il reste incompréhensible que les oppositions – au moins celles de droite – ne dénoncent pas la supercherie qui prétend voir dans ce recueil de mesurettes un budget « violent » ou « brutal ».
Redisons donc quelques évidences.
Tout d’abord, le budget 2026 sera en déficit. Comme les précédents.
Cela fait plus de 50 ans que cela dure. Il n’est pourtant pas difficile de voter un budget à l’équilibre : il suffit, comme n’importe quel chef d’entreprise, de partir des recettes et de s’interdire de dépenser plus. Pure question de choix politique.
Si les gouvernements successifs ne l’ont pas fait, c’est tout simplement par électoralisme.
En attendant, cela a notamment conduit à la perte radicale de toute marge de manœuvre et de toute indépendance pour l’État français.
Ce qui me conduit à une autre réflexion. M. Macron nous annonce, à grand renfort de trompette, qu’il va doubler le budget de la défense. J’applaudirais volontiers s’il nous disait quelles dépenses il va supprimer pour compenser. Comme cette information élémentaire ne nous est jamais donnée, nous pouvons être assurés que ces martiales déclarations ne sont que de la poudre aux yeux.
Au passage, redisons, une nouvelle fois, que le déficit budgétaire ne devrait pas être mesuré en pourcentage du PIB mais en pourcentage des recettes fiscales. Le déficit prévu par le budget 2025 (135,6 milliards d’euros – qui seront d’ailleurs, une nouvelle fois, dépassés à la fin de l’année) devrait être comparé aux recettes (un peu plus de 308 milliards) et l’on observerait ainsi que le différentiel entre les recettes et les dépenses dépasse largement les 30 % !
Enfin, il est mensonger de prétendre que l’on fait des économies quand on augmente, en réalité, les impôts.
Ainsi supprimer des jours fériés, c’est créer un impôt en nature (la corvée de l’Ancien Régime), pas baisser la dépense publique.
Faire des économies, cela signifie tailler dans les dépenses. Il existe trois postes principaux pour cela : le premier concerne le tentaculaire État-providence (qui représente plus de 800 milliards de dépenses annuelles, dont plusieurs dizaines de milliards de fraude sociale, auxquelles M. Bayrou se garde bien de toucher) ; le second lui est directement lié et concerne les dépenses liées à l’immigration (qui continue à augmenter, ce qui ruine toute prétention à réaliser des économies) ; et le troisième concerne la suradministration (j’ai récemment lu que nous avions même plus de fonctionnaires par habitant que la Chine communiste !)
Le ras-le-bol fiscal qui se traduit sur internet par le fameux « C’est Nicolas qui paie » tient précisément à ce poids désormais insupportable qui pèse sur les créateurs de richesses.
Si l’on ajoute à cela que la suppression de jours fériés risque d’aggraver le sentiment de dépossession de plus en plus général (puisque cela s’attaque à notre histoire et à notre identité, au moment même où un peuple de substitution devient de plus en plus visible et s’installe chez nous à nos frais, sans jamais être mis à contribution par les plans « d’économies » successifs), l’on comprendra que M. Bayrou danse sur un volcan.
Le temps approche où il va falloir payer la note de décennies de démagogie et de clientélisme.

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