La trahison de Donald Trump
J’ai vu avec une certaine bienveillance le retour de Monsieur Trump au pouvoir aux États-Unis.
Son énergie, ses intentions immédiatement mises en musique dès son arrivée à la Maison Blanche, ont semblé sonner le glas des abandons civilisationnels, le retour du bon sens et annoncer la défaite du wokisme
Beaucoup, dans notre Europe décadente et envahie, ont pensé qu’il montrait qu’il y avait un chemin pour que l’Occident sorte du marasme moral, de l’abandon civilisationnel et échappe au suicide démographique – même si tout n’est pas transposable de ce côté de l’Atlantique.
Évidemment, nous avons retrouvé le personnage un peu particulier et fantasque que nous connaissions.
Mais il nous paraissait revenir un peu différent et surtout instruit par l’expérience de son mandat passé.
Le slogan « America first » ne m’a pas choqué. Quoi de plus naturel qu’un chef d’État pense d’abord à son pays et à ses citoyens ? Nous aimerions bien avoir un chef qui pense à nous.
L’augmentation sévère des tarifs douaniers appliquée tous azimuts a surpris, mais des représailles du même ordre peuvent limiter les dégâts. Cela peut être rangé dans la concurrence habituelle du temps de paix entre États.
Je m’attendais aussi à ce que les USA avertissent leurs alliés de l’Otan qu’ils devaient désormais prendre une plus lourde part de la charge de la défense commune car il est évidemment anormal qu’ils en assurent seuls près de 70 %. Je pensais qu’ils fixeraient aux Européens un agenda de désengagement américain, rapide peut-être, mais leur laissant le temps de monter en puissance et de prendre leur relais au plan militaire.
Mais, annoncer, une petite semaine avant le troisième anniversaire de l’invasion russe, le lâchage cynique et brutal de l’Ukraine, et sans doute de l’Europe, est un véritable coup de tonnerre ; un coup qui vient de là où on ne l’attendait pas.
Que Trump joue de la puissance américaine pour amener à un cessez-le-feu, tout le monde s’y attendait ; beaucoup l’espéraient. Mais qu’il prenne pratiquement fait et cause pour la Russie, en utilisant le même vocabulaire, défie l’entendement.
En des termes insultants, qui sont ceux de Poutine, il a accusé le courageux président ukrainien de n’être qu’un comédien médiocre devenu dictateur, qui a fait beaucoup de mal entraînant des « millions de victimes ».
N’en croyant ni mes yeux ni mes oreilles, j’ai cherché le texte anglais original et j’y ai trouvé tout cela, et même qu’il accusait l’Ukraine d’être responsable du conflit. C’est un scénario que je n’aurais osé imaginer : l’Amérique absolvant l’envahisseur et demandant à l’envahi de se laisser faire. C’est pire que Daladier et Chamberlain allant à Munich et se lavant les mains de l’invasion de la Tchécoslovaquie.
J’essaie d’imaginer l’état d’esprit du combattant ukrainien défendant le sol de sa patrie et apprenant ce lâchage en plein combat. Je me sens si proche de lui en cet instant.
Mon américanophilie en a pris un sacré coup.
Comments (1)
” Les Etats n’ ont pas d’ amis, ils n’ ont que des intérêts ” et …” Les traités sont faits pour être dénoncés ” …
disait … Charles De Gaulle …
Voyez vous, Monsieur Dubois je suis un ” Cynique “, comme le fût Diogène, et rien ne m’ étonne ni ne m’ indigne plus sauf dans ce dernier cas , je veux parler de l’ indignation, la … … disons … NAÏVETÉ de l’ indigné !
Vous vous êtes PLACÉ VOLONTAIREMENT pendant des lustres, pour votre PETIT CONFORT PERSONNEL ET NATIONAL, SOUS UNE SORTE DE SERVITUDE À L’ EMPIRE AMÉRICAIN… vous n’ avez donc pas aujourd’ hui à déplorer ce que vous avez vous-même installé !
Dans cette ” histoire ” je donne à la fois raison à Trump et à Poutine et tort à Zelensky , aussi stupide qu’ un Clémenceau, à Macron et autres consorts ” européens ”
Vous allez DEVOIR passer à la CAISSE vous, vos enfants et vos petits enfants !
Il faut bien payer un jour ou l’ autre sa ” NAÏVETÉ ” et son ” CONFORT ” !
VAE VICTIS