Laïcité
Je suis en désaccord total avec l’article de Guillaume de Thieulloy paru dans le n° 1476. S’il est vrai que la Libre Pensée est majoritairement de gauche, je voudrais que l’on me cite des exemples précis de cas où l’islam dérogerait au principe de laïcité tout en bénéficiant de la bienveillance des « laïcards ». Les prières de rue ? Elles sont régulièrement dénoncées mais, au nom de la tradition, on tolère bien les processions. Le financement des mosquées ? Mais qui donc a payé la reconstruction de Notre-Dame, qui entretient les dizaines de milliers d’églises de France ? Le port du voile dans les rues ? La loi de 1905 garantit la neutralité de l’État, elle ne s’applique pas aux citoyens et n’a jamais prétendu empêcher l’expression de ses convictions religieuses dans l’espace public. Et puisqu’est citée Caroline Fourest, voilà un bel exemple d’une athée qui ne fait assurément aucune concession à l’islam.
Soutenir qu’une crèche, où sont représentés les principaux personnages de la religion chrétienne, relève du culturel et non du cultuel, est absurde ; et généralement la justice ne s’y trompe pas. Lors de la visite du pape en Corse, beaucoup de commerçants ont décoré leur vitrine d’une crèche, et c’était tout à fait leur droit car il s’agit d’un espace privé. À cette occasion, l’archevêque local a bêtement parlé de laïcité apaisée. Or, dans n’importe quelle région, vous pouvez mettre des crèches en vitrine, ça ne fera l’objet d’aucune critique. Mais installer une crèche dans le hall d’une mairie, la maison commune de tous les citoyens, c’est bien autre chose. Pour moi, c’est de la provocation, même si ceux qui la commettent ont l’impression d’accomplir ainsi un symbolique acte de résistance. Le christianisme ne peut plus servir de rempart contre l’islamisation, alors qu’il y a dix fois moins de curés que dans les années cinquante, cinq fois moins de pratiquants et deux fois moins de croyants. L’athéisme est aujourd’hui majoritaire, c’est la première orientation spirituelle et la France n’en est pas morte pour autant, que je sache. Les religions passent, les peuples restent. Fort heureusement, les athées ne votent pas tous à gauche et, quand il s’agira de vraiment combattre l’islam, nous serons aux côtés des derniers chrétiens refusant la dhimmitude parce que nous savons bien que nous n’aurions pas notre place dans une France musulmane.
Laisser un commentaire