Laïcité et élections européennes
Le ministre de l’Intérieur a récemment lancé une enquête sur le Frérisme dont les résultats ne seront probablement connus qu’après les élections européennes.
Dans cette attente, il est urgent de questionner les candidats à ces élections sur la base de l’enquête de Florence Bergeaud-Blacker intitulée « Le frérisme et ses réseaux » et en particulier sur son chapitre IV « L’euro-islam des Frères ».
On y apprend en effet que, pour contrer l’euroscepticisme révélé par les référendums de Maastricht, l’Union européenne promeut les valeurs « humaines », « éthiques », « intellectuelles », ou « spirituelles » et que les principales religions d’Europe ont été invitées à devenir des partenaires réguliers de l’Union. Ainsi, l’article 17.3 du traité de Lisbonne stipule que l’Union européenne reconnaît « leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises et organisations ».
On y apprend également qu’en 2009, les présidents de la commission européenne et du parlement ont organisé une réunion pour discuter de la gouvernance économique européenne et mondiale avec « les chefs religieux européens ».
On est bien loin de l’article 2 de la loi française du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État qui stipule très simplement « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et de communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. »
Dans ces conditions et pour répondre à la recherche d’interlocuteurs exprimée par l’Union européenne, les Frères musulmans ont créé de nombreuses organisations dont « le but n’est pas d’adapter l’islam à l’Europe mais, à l’inverse, d’adapter l’Europe à l’islam ».
Ainsi, en 1998, la fédération des organisations islamiques en Europe (FOIE) a pu faire signer une charte contre l’islamophobie par quatre cents organisations musulmanes déjà présentes en Europe.
Du fait de cet embrouillamini créé par l’Union européenne dont elle est membre, la République française est amenée à reconnaître et à subventionner les cultes présents en Europe, en contravention avec sa propre loi.
Cette situation nous amène à poser aux candidats aux élections européennes et au gouvernement français les questions suivantes :
1. Avez-vous l’intention de demander une enquête sur les financements des organisations à caractère religieux par l’Union européenne dont fait partie la République française et ensuite d’en tirer les conséquences pour l’application de la laïcité ?
2. À votre avis, quelle sont les « valeurs » reconnues par l’Union européenne ayant obligé la République française à accepter une ingérence dans son système d’éducation en autorisant l’achat et la rénovation d’un château dans le Morvan pour 1 million d’euros par des hommes d’affaires musulmans et des dons provenant de l’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis, en vue de la formation d’imams, de chercheurs, d’éducateurs, de professeurs ? La République ne dispose-t-elle pas d’un ministère de l’Éducation nationale capable de fournir les enseignants et enseignements nécessaires à des étudiants étrangers ?
3. La République française s’interdit de subventionner les cultes sur son territoire. N’êtes-vous pas surpris qu’un pays étranger puisse subventionner un culte en France et dispose ainsi de plus de droits que la République française sur son propre territoire ?
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