Laideur
Voici quatre ou cinq ans, quand je me mettais à la fenêtre de mon salon, j’avais, sur la place, une belle pelouse avec des lagerstroemias fréquentés par les abeilles. Un ensemble de plusieurs verts mis en valeur par le rose et le mauve des fleurs. Aujourd’hui, on a viré les arbres pour les remplacer par des « points d’apport volontaire ». Volontaire, ça reste toutefois à démontrer ! Les mouches bleues ont remplacé les abeilles, et les conteneurs gris à toits jaunes sont entourés de palettes délabrées et autres cochonneries. On fait le travail – volontaire, disent-ils, Monsieur le Commissaire – et on paye aussi cher qu’avant, voire plus. Mais c’est bon pour la planète, même si c’est mauvais pour le porte-monnaie, pour la vue et pour l’odeur, et aussi mauvais pour les personnes âgées, comme ma voisine de quatre-vingt-seize ans ! J’ai entendu dire ici ou là que je « faisais ma tête de bourrique », mais je me console en voyant le nombre croissant de groupements qui se montent contre ce système hallucinant de sottise.
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