Le chiffon rouge de la menace russe
Si tu veux la paix, prépare la guerre, disaient les Romains, avant qu’un hédonisme individualiste (circenses) n’emporte leur civilisation.
Ce qui devrait être une constante de toute politique responsable vient de sauter aux yeux de Macron qui prônait pourtant (avant de changer d’avis), au début de ses funestes mandats, une diminution sensible du budget de la défense,
En dépit de cette coupable incurie, il est à craindre que la manœuvre ait des effets positifs sur la carrière de Macron et (de facto) négatifs sur l’avenir de la France.
La présentation de la Russie comme une menace existentielle sur l’Europe et la France, en dépit de son irréalité immédiate, va redonner à Macron une crédibilité de compétences qu’il n’a pas et qu’il n’avait pas. Mais, mieux vaut tard que jamais, pensera-t-on. Faire croire que Poutine, que l’on présente un jour comme incapable en trois ans de conclure une guerre contre la petite Ukraine, serait le lendemain en capacité d’envahir le reste de l’Europe relève de l’escroquerie intellectuelle, au service d’un objectif à peine voilé d’une fédéralisation de l’UE, propice à une nouvelle, ou pour le moins autre, ambition.
En tout cas, Macron n’hésite pas à affronter et défier (du moins verbalement) la « terreur » russe, alors qu’il est beaucoup plus timoré face à l’Algérien Tebboune. Cherchez l’erreur.
Ensuite, il n’en reste pas moins que Macron, reprenant pour l’occasion un certain leadership en Europe, va ressortir « grandi » de cet épisode. Gageons que sa popularité va remonter en flèche, n’atteignant sans doute pas un plébiscite, mais au moins des niveaux moins déplorables.
Enfin et surtout – surtout –, pendant qu’on agite le chiffon rouge de la menace russe, on ne va pas évoquer, ni a fortiori traiter les autres problèmes de notre pays, autrement plus urgents et menaçants sur notre avenir : la dette abyssale, l’insécurité quotidienne, le chômage structurel, la pauvreté chronique, la justice égarée, l’école et la santé à la dérive, la suradministration paralysante, l’immigration invasive, la déconsidération du pays au plan international, le foutoir politique, etc., etc.
Quand va-t-on enfin prendre conscience de l’état de déliquescence de notre malheureux pays qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’abîme de la décadence ?
Dieu, que les deux ans à venir vont être longs !
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