Le « front républicain » n’est (hélas) pas mort !

Le « front républicain » n’est (hélas) pas mort !

Les résultats du premier tour des législatives ont confirmé à la fois les scores élevés que les sondeurs annonçaient au RN et à ses alliés, et la dynamique des élections européennes.
La droite nationale sort largement en tête de ce premier tour de scrutin avec 33,1 % des voix et 10,6 millions de voix.
Rappelons qu’au premier tour des législatives de 2022, le RN n’avait réuni que 18,7 % des suffrages exprimés et 4,2 millions de voix.
De toute évidence, en quelques années, le RN a considérablement progressé. Cela tient bien sûr assez largement au contexte d’effondrement de notre pauvre pays qui rend enfin audibles les critiques déjà anciennes contre la « politique du chien crevé au fil de l’eau » menée depuis 50 ans.
Cela tient aussi au fait que l’apparition de Reconquête a « centrisé » le RN. Sans parler du fait que l’autre opposition, LFI, apparaît de plus en plus nettement pour ce qu’elle est : un agglomérat incohérent de fous furieux !
Par ailleurs, cette dynamique a, cette fois, était accompagnée d’une grande première : l’union dès le premier tour d’une partie des LR avec le RN.
J’avoue volontiers que l’effondrement de la majorité présidentielle, qui ne réunit que 20 % des suffrages exprimés, ne m’a pas fait trop de peine. La morgue du président, jointe à sa politique anti-nationale, a eu raison de ce parti éphémère que fut naguère En Marche et qu’est aujourd’hui Renaissance.
Pour autant, au lendemain du premier tour, il n’y a pas de quoi pavoiser.
La première source d’inquiétude réside dans l’énorme score de la gauche, sous la domination de LFI : presque 28 % des suffrages exprimés. Et la carte du vote NFP nous promet des lendemains qui déchantent : l’extrême gauche l’emporte haut la main dans la plupart des quartiers que M. Mélenchon appelle « populaires » (pour mieux rappeler sans doute que le peuple français y est devenu indésirable).
Bien sûr, le pire n’est jamais certain : mais il suffit de lire les cartes électorales pour comprendre le risque de guerre civile. Enfin, je dis « guerre civile », mais évidemment cela supposerait que les électeurs du NFP se sentent français, ce qui ne doit pas être le cas le plus fréquent !
Mais un deuxième aspect négatif, plus électoral, pèse également sur l’analyse de ce premier tour.
Presque partout, sur sommation de l’extrême gauche, le camp présidentiel va retirer ses candidats pour « faire barrage à l’extrême droite ».
La perspective d’une majorité absolue dont Jordan Bardella avait fait – à mon avis, à juste titre – un préalable pour accepter Matignon semble s’éloigner.
On constate ainsi que le fameux plafond de verre n’est toujours pas brisé et qu’il est plus urgent que jamais de préparer d’une part une coalition capable d’emporter les élections et d’autre part une équipe capable de gouverner dans la situation de tempête où pourrait se trouver prochainement la France.
Il ne fait guère de doute que les dirigeants du RN sont conscients de ces deux nécessités.
Mais il faut y ajouter la nécessité de prendre enfin la mesure de l’importance des scrutins locaux, trop longtemps dédaignés par le FN puis le RN. Quand on voit les scores impressionnants que réalisent de jeunes parachutés au premier tour, on ne peut que se dire qu’avec un minimum de travail de terrain, ces circonscriptions seraient gagnables. Et quand on regarde – pardon d’y revenir ! – la carte électorale, on ne peut se défendre de penser que le RN aura besoin d’élus et d’alliés solides sur le terrain.
Si, comme je le crois, le RN ne peut l’emporter avec ses alliés dès 2024, il lui reste trois ans pour se préparer avant 2027. Il n’y a rien de trop !

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