Le RN et la « république en danger »

Le RN et la « république en danger »

Je me demande toujours si la caste jacassante croit à ce qu’elle dit quand elle nous annonce avec des trémolos dans la voix que les « valeurs de la république » sont menacées par la montée de « l’extrême droite ».
Dit plus brutalement, je me demande si ces braves gens sont des menteurs compulsifs ou de parfaits abrutis.
Je penche pour la première option mais, si j’en juge par les brillants résultats de la si mal nommée Éducation nationale, l’ignorance et la bêtise pourraient bien être assez répandues pour dominer les plateaux de télévision !
Je n’insiste pas sur le fait que nous attendons toujours une définition un tant soit peu compréhensible des nébuleuses « valeurs de la république ».
Il reste tout de même fascinant qu’un régime, dont la première activité politique fut de déclarer la guerre à l’Europe entière, avant de mettre la Terreur à l’ordre du jour, continue à ne penser la politique qu’en termes moraux et à classer les propositions politiques, non en fonction de leur efficacité, mais en fonction de leur plus ou moins grande proximité avec le « camp du bien » ou celui du mal.
Je n’insiste pas non plus sur l’absurdité du terme « extrême droite ». Si on entend par là la place dans l’hémicycle comme aux premiers jours de la Constituante, il me semble assez difficile d’en déduire un quelconque discrédit pour ceux qui siégeraient à droite. Si, comme il est plus courant de nos jours, on entend une filiation avec le national-socialisme, c’est historiquement et politiquement inepte : le national-socialisme, comme son nom l’indique, était de gauche. Il a fallu le talent de propagande des staliniens (qui avaient à faire oublier le pacte germano-soviétique) pour créer cette fausse symétrie entre la gauche et la droite.
Au passage, les cadres du RN portent une lourde responsabilité dans cette amnésie : on les entend fort peu dénoncer les crimes communistes et les compromissions de l’extrême gauche « française » avec les crimes communistes, bien sûr, mais aussi avec les crimes nazis.
Mais je voudrais mentionner un point qui, à mon grand étonnement, n’est jamais évoqué par les commentateurs et les politiciens. Parmi les éléments qui permettent de dire la république en danger figure en bonne place la hausse continue de l’abstention. Mais il me semble difficile d’ignorer que le vote RN est le dernier rempart avant l’abstention. La plupart des abstentionnistes sont soit des Français de fraîche date qui ne se sentent pas assez nationaux pour voter (et ceux-là, c’est LFI qui peut les mobiliser), soit des « Français de souche » qui ne croient plus que la politique puisse résoudre leurs innombrables difficultés. Tant qu’ils y croient encore, ils votent RN. Il est étrange que la caste jacassante n’observe pour ainsi dire jamais ce rôle « civique » du vote RN.

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