Le scandale d’une justice politisée
Comme beaucoup de braves gens naïfs, j’ai été très surpris par l’incroyable décision de justice qui frappe le RN, plusieurs de ses cadres et, en particulier, sa présidente.
Immédiatement, le chœur des benêts bien-pensants a souligné que cette lourde condamnation était conforme à la Loi mais, normalement, une décision de justice est toujours conforme à la Loi car les textes laissent un grand pouvoir d’appréciation aux juges.
Par exemple, pour tel délit, le Code pénal prévoit de 2 à 8 ans de prison, ce qui n’est pas pareil.
En effet, le juge d’application des peines (JAP) peut décider que les 2 ans de prison se traduiront par la simple obligation de porter un bracelet électronique, alors que 8 ans de prison supposent un long séjour derrière les barreaux malgré toutes les remises de peine prévues aussi par la Loi.
En l’occurrence, même si l’ambiance du procès permettait de prévoir que, poussés par une procureure qui avait laissé sa haine politique envers les accusés se manifester contre toutes les règles habituelles, les juges ont fait preuve de beaucoup d’imagination pour frapper au maximum le parti, ses cadres et surtout sa présidente.
Alors que, dans une affaire semblable dans ses principes (sinon par la durée et les sommes), François Bayrou venait d’être relaxé, et alors que dans ses attendus, le jugement reconnaît qu’il n’y a eu « ni corruption ni enrichissement personnel », Marine Le Pen a été condamnée au maximum légalement possible : amende + 2 ans de prison + 5 ans d’inéligibilité !
Surtout, comble du raffinement, le jugement est assorti de « l’exécution provisoire », ce qui signifie que, si l’on ne peut légalement priver la condamnée du droit de faire appel, on prive cet appel de son principal effet, celui de lui permettre de continuer son activité, en l’occurrence sa carrière politique.
Avec cette disposition supplémentaire, on passe d’une énorme sanction civile à un assassinat politique.
Sans perdre du temps à souligner l’énormité de la sanction civile si on la compare à celles pratiquées pour des vols, escroqueries, coups et blessures, viols, pédophilie, etc., examinons la justification de cette exécution provisoire qui a été prononcée pour éviter un « trouble manifeste à l’ordre public » et prévenir le « risque de récidive ».
Passons sur l’ordre public qui en a vu d’autres sans s’émouvoir et examinons le risque de récidive.
Cet argument signifie que, non seulement le RN pourrait continuer une pratique que le tribunal lui reproche sévèrement (à savoir utiliser des collaborateurs payés par l’Union européenne à des travaux personnels) mais aussi que le Parlement européen laisserait faire, ce qui exige une véritable complicité de sa part, hypothèse grotesque !
Concrètement et sans cacher leurs sympathies politiques, nous avons affaire à 3 magistrats qui, en toute impunité, ont privé 12 millions d’électeurs (soit près de 40 % des Français qui votent) de leur candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2027.
Profitons-en pour nous pencher sur la désignation et le statut de nos juges.
Ils sont actuellement formés, après concours, par l’École Nationale de la Magistrature, où on améliore leur formation juridique, mais aussi où on les endoctrine selon les recommandations du Syndicat de la Magistrature qui préconise explicitement une justice sévère pour les riches et indulgente pour les pauvres.
Nous ne pouvons continuer à avoir des juges politisés.
Si l’on peut, à la rigueur, accepter une certaine sympathie politique pour des juges chargés de résoudre des problèmes de contrat ou de divorce, dès que le problème pourrait avoir un aspect « politique », il faut totalement réformer le recrutement des juges :
– juges élus par les justiciables (comme aux USA) sur une liste de candidats ayant les titres universitaires nécessaires ;
– Avancement décidé par des jurys composés de supérieurs et de justiciables tirés au sort parmi les volontaires ;
– interdiction formelle d’adhérer à un syndicat (comme les militaires) ;
– enfin, possibilité de traduire un juge devant un tribunal composé de professeurs de droit de la discipline concernée. Actuellement, quand un juge passe au tribunal, il est jugé par d’anciens condisciples de l’ENM. Les médecins sont-ils jugés par des médecins ?
Si le scandaleux jugement de Marine Le Pen permet une avancée vers un assainissement de la magistrature, il aura eu au moins un aspect positif.
Laisser un commentaire