Le simplisme de Gabriel Zucman

Le simplisme de Gabriel Zucman

I

l suffit donc de proposer des solutions simplistes à des oreilles complaisantes incompétentes mais politiquement bien orientées pour devenir en quelques semaines une star de la télé !

Pour avoir proposé de taxer « les très riches qui ne paient pas d’impôts » – idée particulièrement nouvelle et originale –, Gabriel Zucman s’est attiré immédiatement la sympathie des politiciens de gauche et l’écoute des médias.

Son raisonnement est simple : les ultra-riches paient beaucoup moins d’impôts en proportion que les gens modestes ou moyennement riches, il faut donc leur faire payer une taxe annuelle de 2 % sur leur patrimoine, ce qui permettrait de combler une partie du déficit prévisible du budget.

Ce gros bébé joufflu mal rasé, malgré de très belles études variées, ne va guère plus loin dans son analyse.

La démarche universitaire normale aurait été :

Est-il vrai que les ultra-riches paient très peu d’impôts ? Pourquoi ? Comment ? Quelles sont les règles à modifier pour qu’ils paient leur juste part ? Élaboration d’une réforme, contact avec un groupe parlementaire susceptible de faire passer une proposition de loi en ce sens…

Au lieu de cela, Gabriel Zucman a proposé un impôt qui repose sur une confusion tellement hallucinante qu’on n’arrive pas à y croire, puisqu’il veut taxer sans nuance de 2 % par an tout patrimoine, alors que la logique est de ne taxer que des revenus (et qu’il est déjà très contestable de taxer des biens sans se soucier s’ils produisent un revenu ou pas, c’est le cas de la taxe foncière). C’est vrai aussi pour les « ultra-riches ».

Prenons un exemple limite compréhensible par Gabriel Zucman ou un député socialiste :

Supposons que, d’un coup de baguette magique, je devienne miraculeusement le propriétaire du bâtiment du Louvre et de la totalité de son contenu (tableaux, sculptures, antiquités, etc.). Même si quelques éléments viennent d’être volés, je serais incontestablement l’homme le plus riche du monde et obligé du jour au lendemain, non pas de payer 2 % par an sur une (impossible) évaluation de mon patrimoine, mais de m’inscrire sur-le-champ à la soupe populaire car ces immenses richesses seraient loin de produire les sommes nécessaires à leur simple entretien minimum !

Tout au long de ses brillantes et très hautes études, Gabriel Zucman n’a visiblement jamais lu un livre sur l’entreprise et n’a jamais compris ce que n’importe lequel des vignerons ou agriculteurs frappé par la sécheresse, la grêle, les gelées, etc., pourrait lui expliquer, chiffre à l’appui…

Le drame en France est que nous sommes gouvernés par de brillants intellectuels qui parlent bien à la télé et qui n’ont jamais vu les réalités du monde que dans des livres où tout se passe bien !

Partager cette publication

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *