Le sort de Boualem Sansal et la faiblesse de la France
Boualem Sansal est un écrivain d’origine musulmane critique envers l’islam et envers le gouvernement de son pays d’origine, l’Algérie.
Cela le place dans une position dangereuse. Islamiquement parlant, il peut être considéré comme un apostat et, dans l’islam, l’apostasie doit être punie par la mise à mort de l’apostat. J’ai publié un livre dans lequel tout est expliqué : « L’ombre du djihad ».
En écrivant ce qu’il écrit, en disant ce qu’il dit, Boualem Sansal risque donc l‘assassinat, où qu’il se trouve, car il peut se trouver à la merci d’un musulman qui pensera que son devoir est de le tuer.
En supplément, en critiquant le gouvernement algérien, Boualem Sansal ne peut que s’attirer les foudres de celui-ci : l’Algérie n’est pas un État de droit. C’est un pays où, derrière des simulacres d’élections, règne un pouvoir autoritaire qui n’hésite pas à pratiquer l’arbitraire.
Pendant des années, Boualem Sansal a pu vivre en Algérie tout en écrivant ce qu’il a écrit et en disant ce qu’il a dit. La clémence dont le gouvernement algérien a fait preuve à son égard jusque-là peut s’expliquer par la notoriété qu’il a acquis, mais on pouvait s’attendre à ce que la clémence ne dure pas.
Boualem Sansal s’est installé en France et a pris la nationalité française, ce qui a aggravé son cas, car le gouvernement algérien est imprégné de haine envers la France : le FLN est une organisation terroriste qui, pour prendre le pouvoir, a commis des atrocités contre les Français, mais aussi contre les Algériens qui ont choisi la France, et la haine de la France fait partie des principes fondateurs du FLN.
En retournant en Algérie, Boualem Sansal a fait preuve d’une extrême témérité et il a été arrêté, jeté en prison, et confronté à une ignoble parodie de justice. Les risques qu’il court sont immenses.
Les écrivains et les intellectuels qui prennent sa défense n’ont aucune chance d’être entendus par le gouvernement algérien.
En supplément, par ses positions, Boualem Sansal est honni par une large part de la gauche française, et les déclarations insultantes à son égard abondent, jusque dans des émissions de radio et de télévision. L’organisation Amnesty International qui, comme quasiment toutes les organisations dites « anti-racistes », et comme quasiment toutes les organisations prétendant défendre les droits de l’homme, est très orientée, ne défend, bien sûr, pas Boualem Sansal.
Devrait rester le gouvernement français, puisque Boualem Sansal est désormais français, mais de ce côté-là, rien. Il se peut que des tractations soient menées dans l’ombre, mais je suis loin d’être certain que c’est le cas.
Un gouvernement ferme et digne menacerait l’Algérie et comprendrait qu’avec des gens comme ceux qui dirigent l’Algérie, seul le langage de la force et seules les menaces peuvent avoir un impact. Mais le langage de la force est absent, les menaces sont absentes aussi.
Le gouvernement français pourrait rompre toutes les relations commerciales entre la France et l’Algérie, demander que l’Algérie soit placée internationalement sous embargo, envisager l’expulsion des dignitaires algériens présents en France, dire que l’accès des dirigeants algériens à des hôpitaux français appartient au passé – et ce ne sont là que quelques pistes.
Le gouvernement français ne suit aucune piste, et Macron ne suit aucune piste lui non plus. Peut-être redira-t-il aux dirigeants algériens que la France est coupable, très coupable, et que la colonisation française, qui a quasiment tout construit en Algérie, a été un « crime contre l’humanité ». Il pourrait, en supplément, se courber et se mettre à plat ventre, mais ce serait insuffisant.
Les dirigeants français font preuve d’une faiblesse humiliante et d’une lâcheté répugnante. Leur attitude est sans doute dictée par la peur de réactions musulmanes en France.
Il y a plus de sept cents zones du pays qui sont soumises aux règles de l’islam, et qui peuvent s’embraser. Elles se sont déjà embrasées dans le passé récent, et les dégâts ont été immenses.
La France est otage de sa population musulmane. Elle est un pays où l’islamo-gauchisme est influent. Elle est un pays en perdition. Y aura-t-il un sursaut ? Je ne le vois pas venir. J’espère me tromper.
Comments (1)
Prendre la défense d’un résistant à la dictature militaire à peine masquée de l’Algérie est juste et permet de poser la question de la soumission de la France à un tel régime. Ce régime corrompu est l’ennemi des algériens, comme le FLN a été le bourreau de bien des algériens de valeur ayant prêté leur concours aux français qui ont construit la prospérité de ce pays, autrefois livré à l’arbitraire et à l’oppression des représentants de l’empire turco-ottoman.
L’armée du FLN était vaincue et réduite à presque rien en 1961, l’immense majorité des algériens se rendait compte du vide, pour ne pas dire plus, qui allait s’ouvrir sous eux, après l’annonce de l’abandon de cette terre par un général politicien retors et habile à renier ses engagements.
Un régime qui a réduit le pays à n’être plus que l’ombre de lui même, qui ne vit que par les gisements d’hydrocarbures du Hoggar , qui n’ont rien à voir avec l’Algérie géographique, mais qui lui ont été abandonnés par la France, de même que cette dernière a abandonné bien des fidèles harkis, livrés à la vengeance FLN.
Car la guerre idéologique et le rejet systématique de l’ancienne puissance constructrice, sont le fonds sur lequel s’appuie depuis un demi siècle une clique de militaires repus.
Pourquoi, avoir signé des Accords d’Evian, sitôt violés que signés, des accords de1968 organisant l’accueil massif de ces algériens pourtant si opprimés chez eux.
Eh bien c’est la politique d’abandon des positions nationales, de ses avantages économiques, la soumission à” l’opinion mondiale”, de l’ONU à la Trilatérale, qui a permis ce désastre, qui continue, avec la repentance indigne d’un président français asservi au projet de dissolution des nations.