L’effondrement de l’industrie occidentale

Dans un précédent article (n° 1491), j’ai rappelé le déficit abyssal des États-Unis qui partagent avec notre pays la même inconscience et la même difficulté pour en réduire le niveau.
Il m’est venu l’idée de continuer la comparaison entre nos deux pays en prenant la part de l’industrie manufacturière dans le PIB et ma surprise a été totale.
Tout d’abord, voici un état des lieux des principaux pays dits « industriels ».
Au niveau mondial, la part de l’industrie manufacturière est en moyenne de 26 % du PIB. Quels sont donc les principaux champions ?
En pole position nous trouvons la Corée du Sud avec 31,6 %, suivie de la Chine à 28 % et le tiercé de tête se complète par le Japon avec 27 %.
Première conclusion : les champions de l’industrie manufacturière se situent tous en Extrême-Orient dans une zone relativement réduite. On comprend mieux l’intérêt des États-Unis pour cette région au détriment de l’Europe.
Europe qui, avec en moyenne 19 %, joue déjà en « deuxième division », heureusement sauvée par la Suisse avec 25 %. Derrière, viennent l’Italie (23,8 %) et l’Allemagne (19,7 %.)
Un pays qui se développe à grands pas est bien évidemment l’Inde (17 %). Gageons qu’elle rejoindra rapidement le peloton de tête.
On ne voit toujours pas venir les États-Unis car, à ma grande surprise, ils sont presqu’aussi mauvais que nous avec seulement 11 %, alors que nous nous sommes effondrés, passant de 23% en 2000 à seulement 10 % à ce jour.
Autre surprise et non des moindres : la situation de « l’ours russe ». Celui-ci fait trembler le monde occidental, alors que la part de l’industrie manufacturière dans son PIB n’est que de 2,5 % !
On comprend mieux alors « l’affolement » de Trump qui cherche par des moyens peu orthodoxes à débaucher nos industriels pour qu’ils s’installent aux États-Unis, le Président Biden lui ayant ouvert la voie avec son IRA (Inflation Réduction Act).
On comprend moins bien la peur de l’Europe face à un Poutine qui, certes, dispose comme nous de la bombe nucléaire, mais dont les capacités industrielles médiocres devraient nous rassurer sur nos capacités à lui tenir tête !