Les pantoufles de M. Breton
Thierry Breton, ancien Commissaire européen en charge du marché intérieur, devrait prochainement rejoindre le conseil consultatif international de Bank of America, l’une des principales banques américaines (elle déclarait en 2021 autour de 1900 milliards de dollars d’encours).
Ce « pantouflage » est étonnant – pour ne pas dire scandaleux.
D’abord, parce que ces nouvelles fonctions commenceront moins de six mois après le départ de l’intéressé de la Commission européenne, alors que la règle européenne prévoit deux ans de transition.
Naturellement, ce délai vise à éviter les conflits d’intérêts, mais, manifestement, dans le cas de M. Breton, il ne saurait y avoir le moindre risque de dérive éthique.
Un autre point est étonnant : M. Breton s’était illustré par son fanatisme anti-Musk. Il menaçait à qui mieux mieux de forcer Twitter à accepter les règles liberticides de l’Union européenne, sous peine d’être interdit par les 27 pays de l’Union.
Le doberman a laissé la place au caniche : l’ancien ministre rentre à la niche et va utiliser son carnet d’adresses pour permettre à la haute finance américaine de faire ses courses en Europe. Curieuse façon de défendre la « souveraineté européenne » – ce fantastique oxymore dont se gargarisent les « élites ».
Cet événement – « curieusement » peu commenté par les journaux français, peu pressés d’affronter les oligarques – invite à se pencher à nouveau sur l’impressionnant CV de Thierry Breton.
Pour le dire d’un mot, cet homme qui a eu tous les honneurs possibles a ruiné toutes les sociétés qu’il a dirigées : Bull, Thomson, France Télécom, Atos ont tour à tour été au bord du dépôt de bilan quelques mois à peine après le départ de leur talentueux président.
Celui-ci ne laissa pas seulement des dettes colossales et des pertes de valeur vertigineuses, il ruina également le moral de ses collaborateurs. Ainsi, son passage chez France Télécom s’accompagna-t-il d’une vague de suicides.
C’est donc cet homme qui pérorait récemment, prétendant la démocratie en danger parce qu’Elon Musk refusait de mettre un genou en terre devant lui – et ses règles européennes désastreuses.
On voit avec son pantouflage, protégé par les malfaisants qui prétendent nous gouverner (sans doute trop heureux de le voir s’éloigner vers un job doré qui lui évitera la tentation de trop parler) ce que valaient ses grands principes éthiques. Chapeau l’artiste !
Comments (1)
” Le destin de … l’ Union Européenne n’ est pas d’ être la vassale d’ une autre puissance ” assurait dans ” Le Parisien ” Thierry Breton, ancien Commissaire Européen, faisant allusion à l’ Amérique de Donald Trump et d’ Elon Musk et il RETROUVE une place au Conseil Consultatif International de la Bank of … America ( place qu’ il avait DÉJÀ occupé entre 2015 et 2019 soit AVANT qu’ il ne soit nommé Commissaire Européen )
Son rôle ? : ” fournir des PERSPECTIVES GÉOPOLITIQUES de haut niveau ” ( défense de rire lorsqu’ on connait son glorieux parcours d’ entrepreneur rappelé dans l’ article
Enfin il est INDISPENSABLE de rappeler également que la Bank of America ( la Banque de … Donald Trump ) a été condamnée en 2014 par la Justice Américaine à DIX SEPT milliards d’ U.S. $ pour sa RESPONSABILITÉ dans la CRISE dite des SUBPRIMES et qu’ elle ne fut pas déclarée en faillite comme Lehmann Brothers car cela aurait entraîné le chaos bancaire aux U.S.A.
Et comme dit Thierry Breton : ” Face à Donald Trump l’ Europe doit présenter un seul visage ”
Tout cela aurait du être dit dans cet article pour une bonne information … politique de vos lecteurs …
Bien à vous